"D'une vie à l'autre" petite fiction sur Louis14

bonux14 a écrit:

C'est toujours aussi bien!!!!
Mais je me pose une question: Comment ca se fait qu'Anna n'ait pas eu de vision quand Louis l'a aidée pour ne pas s'étouffer? Ils ont quand même eu un contact!!!

Vivement la suite!!

Dans ma decription j'ai essayé de faire comprendre qu'en la tenant, il ne touchait pas sa peau ! Et si la peau n'entre pas en contact, alors pas de vision ! Je n'ai peut-être pas réussie à être assez claire sur ce passage ? :s

T'inquiète ChitCat, elle est vraiment extra ton histoire!!!

S.U.P.E.R. !!!!!!
j'attends encore la suite avec impatience ...
bravo la miss

Génialissime, mais tu nous distilles tout ça au compte goûte, c'est qu'on en peut plus là nous, il nous faut la suite
Et t'inquiètes tout est très clair, c'est très très bien écrit, encore une fois bravo, mais par pitié vite la suite

Hé bien, une fois que l'on commence à lire on s'arréte plus !! Je ne te savais pas si douée pour écrire de ravissante chose comme cela !!!

Merci Djo de nous offrir ton oeuvre !!!

Vivement la suite... !!!!

ChtitCat a écrit:

bonux14 a écrit:

C'est toujours aussi bien!!!!
Mais je me pose une question: Comment ca se fait qu'Anna n'ait pas eu de vision quand Louis l'a aidée pour ne pas s'étouffer? Ils ont quand même eu un contact!!!

Vivement la suite!!

Dans ma decription j'ai essayé de faire comprendre qu'en la tenant, il ne touchait pas sa peau ! Et si la peau n'entre pas en contact, alors pas de vision ! Je n'ai peut-être pas réussie à être assez claire sur ce passage ? :s

Désolée j'avais mal lu!!!
En effet, dans ta description il n'y a pas de contact avec la peau!!
Je suis désolée, c'est moi qui délire!!!
J'adore ton histoire!!! Je suis impatiente de connaitre la suite!

Peu de temps après, Anna s’excusa auprès de son invité. Elle était très fatiguée, et elle avait vraiment besoin de dormir un peu. Elle le fit s’installer dans le grand salon, lui promettant de lui faire découvrir quelque chose de vraiment magique.
« Vous verrez, vous n’en croirez pas vos yeux. »
Louis s’installa dans le gros fauteuil, un air majestueux dans les yeux.
C’est alors qu’Anna remarqua de nouveau les quelques livres sur la table basse. Elle les lui désigna d’un geste.
« Alors, ils vous ont plu ? »
Il tourna la tête pour voir de quoi elle lui parlait.
« Et bien, en réalité…J’ai eu beaucoup de mal à comprendre tout leur contenu…La langue française a tant changé… »
Anna lui fit une moue désolée.
« C’est vrai que beaucoup de choses ont évolué. Et ce que je vais vous montrer maintenant est l’une des plus grandes révolutions dans le monde de l’électronique ! »
Il fronça les sourcils.
« Oubliez. Vous êtes prêt ? Alors…Que le spectacle commence ! »
Anna appuya sur un bouton de la télécommande, et la télévision s’alluma. Ceci eut l‘effet escompté.
« C’est…Impressionnant. »
« Ne me demandez pas comment ça marche, je suis incapable de vous l’expliquer. »
Il se leva et s’approcha de l’écran.
« C’est incroyable ! »
« Ne restez pas trop près, c’est mauvais pour les yeux. »
Louis resta scotché devant l’écran, captivé par les images défilant devant ses yeux.
Anna posa sa main sur l’épaule du jeune homme pour le forcer à retourner s’asseoir. Il le fit comme un automate, ne quittant pas des yeux le téléviseur.
« Tenez, prenez ça, vous appuyez sur n’importe quelle touche comportant un numéro et l’image changera. »
Elle posa la télécommande à côté de lui. Il ne semblait déjà plus l’écouter, trop absorbé par cette découverte.
Au moins ça allait permettre à Anna de dormir un peu !

Mais Anna avait beau être épuisée, elle ne trouva pas le sommeil. Et après s’être tournée et retournée dans tous les sens dans son grand lit, elle décida enfin d’abandonner.
Mais quelle ne fut pas sa surprise de retrouver Louis, lui aussi endormi sur le fauteuil. Lui qui semblait tant captivé par la télévision une heure plus tôt, la fatigue avait eu raison de lui. A tel point que le son du concert diffusé à la télé ne l’empêchait pas de dormir.
Dehors, le soleil avait repris ses droits sur les gros nuages blancs mais de petits flocons tombaient tout de même.
Anna chercha du regard la grosse couverture qu’elle avait l’habitude d’utiliser lorsqu’elle venait ici lire un bon livre. Elle la récupéra au pied du canapé, la déplia et en recouvrit Louis.
Mais à peine avait-elle posé la couverture sur lui qu’il se réveillait. Elle qui pensait qu’il dormait pourtant profondément ! Elle lui sourit.
Sans rien dire, il se redressa dans le fauteuil, l’air un tout petit peu gêné de s’être fait surprendre dans cette situation. Anna s’approcha du téléviseur et observa un instant les chanteurs sur scène.
« S’il y a bien une chose que je préfère voir en vrai plutôt qu’à la télé, ce sont bien les concerts ! C’est tellement plus…Intense, quand on se trouve dans le public ! »
Elle éteignit l’écran, songeuse.
« Vous avez passé tout ce temps sur la chaîne musique, ou bien vous vous êtes endormi au moment même où j’ai quitté la pièce ? »
« J’aime beaucoup la musique. Elle a le don de me toucher… »
« Et bien, si jamais l’occasion se présente, je vous promets de vous emmener à l’un de ces concerts comme il en passe à la télé. »
« J’en serai ravi. »
Ils se sourirent. Un silence s’installa entre eux, ce qui mit Anna quelque peu mal à l’aise. Ces temps ci elle ne se reconnaissait plus. Se rendait-elle compte qu’elle était en train d’inviter un parfait inconnu à sortir ? Ou plutôt, se rendait-elle compte qu’elle invitait le grand Roi Louis XIV à sortir avec elle, et que celui-ci se trouvait précisément au milieu de son salon ?
« Alors, que me proposez-vous de faire cet après-midi ? »
« Oh euh…Une balade à cheval ça vous dit ? »
Cette fois, ce fut le visage de Louis qui s’éclaira.


Le très vieux manoir ne manquait pas de ressource. Le grand père d’Anna avait voué un culte aux chevaux depuis son plus jeune âge. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour se décider à construire une écurie dans le fond du grand jardin. Les bêtes avaient ainsi tout le loisir de gambader dans le champ voisin. Tout comme sa passion des livres, le grand père d’Anna avait aussi transmis à cette dernière l’amour de ces animaux si majestueux.
Les faibles rayons du soleil avaient beau transpercer les nuages, ils ne réchauffaient pas beaucoup. Mais le froid ne les avait pas arrêtés pour autant. Anna ne refusait jamais une petite balade à cheval, et Louis semblait si heureux de faire enfin quelque chose qu’il connaissait et qu’il maîtrisait !
Munie d’une confortable paire de gant, Anna finissait de sceller son cheval. Louis, quant à lui, était déjà sur sa monture. Il avait très fière allure sur ce bel étalon noir. Anna l’avait prévenu qu’il avait tendance à être un peu coléreux et tête de mule, mais pour l’instant Louis s’en sortait de main de maître avec lui. Exactement comme s’il avait fait ça toute sa vie…
Enfin prête, Anna posa le pied sur l’étrier et se faufila gracieusement sur sa propre monture, un magnifique anglo-arabe brun. Son père le lui avait offert lorsqu’elle avait obtenu son diplôme, et même si son emploi du temps était parfois surchargé, Anna essayait de le monter le plus souvent possible, peu importait le temps.
Une fois bien assise elle sentit le regard de Louis sur elle.
« Quoi, vous n’avez jamais vu de femme monter à cheval ? »
« Si, mais toutes le faisaient pour la prestance uniquement. Etes-vous une véritable cavalière ? »
« Je monte depuis l’âge de dix ans. »
« J’ai toujours pensé que cette activité ne convenait pas aux femmes. »
Il la mettait au défi, elle le savait et adorait ça.
« N’en soyez pas si convaincu, je serais très capable de vous battre à la course. »
« Voyez vous ça… »
D’un petit coup de talon dans les flancs de l’animal, il le fit s’avancer et se placer exactement à la même hauteur et dans la même direction que celui de la jeune femme.
« Me lanceriez-vous un défi ? »
Anna le regarda de côté, un air malicieux.
« J’espère que vous n’êtes pas trop rouillé. »
Ils se sourirent. Anna lui désigna un énorme saule pleureur en face d’eux, tout de l’autre côté du champ. Heureusement, l’épaisse couche de neige tombée il y avait de ça à peine deux jours avait déjà bien fondu, et le jardinier avait fait un travail remarquable en ce qui concernait la coupe de l’herbe. Cela leur faciliterait grandement les choses pour la course.
« Très bien, le premier arrivé à cet arbre a gagné. A trois. Un, deux…Trois. »
Le départ fut très rapide. Très vite les chevaux se mirent au galop. Et même si Anna était une très bonne cavalière, il n’y avait rien de comparable avec la manière dont Louis se débrouillait. Il la devançait de quelques mètres seulement, et elle profita de cette avance pour l’observer, admirative. Il dégageait une élégance certaine, mais aussi une sorte de férocité mise en valeur par la puissance du cheval avec qui il ne semblait faire qu’un.
Il arriva au point d’arrivée à peine quelques secondes avant elle. Le cheval d’Anna ralentit et fit le tour autour du gros arbre avant qu’elle n’en descende. Elle récupéra les rênes dans une main et s’avança vers l’étalon sur lequel Louis était toujours.
« Et bien Majesté, il semblerait que vous ayez gagné ! »
Elle lui sourit, bonne joueuse. Louis haussa des épaules, humblement.
« Des années d’entraînement. Cela dit, vous vous êtes très bien défendue, je dois l’admettre. »
Elle fut touchée du compliment.
« Bon, on continu notre balade ? »
Il lui fit un simple signe de tête pour confirmer.
Anna s’agrippa à la scelle, mais au moment où elle allait poser le pied sur l’étriper, un bruit assourdissant se fit entendre. Instinctivement elle leva les yeux au ciel, et vit alors l’énorme avion qui traversait le ciel. Il semblait si proche d’eux ! C’en était vraiment impressionnant ! La jument d’Anna se cabra en hennissant, faisant quelque peu perdre l’équilibre à cette dernière.
Louis, lui, eut beaucoup moins de chance. Effrayé par le bruit, son cheval se cabra également, mais le jeune homme réussit difficilement à garder le contrôle car l’animal était vraiment paniqué. Si bien que son cheval l’éjecta de la scelle, et détala. Louis, en tombant, se cogna la tête contre l’écorce dure de l’arbre. Ne cherchant même pas à retenir sa propre monture qui avait décidé de suivre son compagnon, Anna se précipita vers Louis. Celui-ci peinait à se relever. Il préféra d’ailleurs rester assis, sujet au tournis. Anna s’agenouilla près de lui.
« Est-ce que ça va ? »
Il releva la tête sans lui répondre. Du sang coulait le long de sa joue…Et il appliquait fortement la paume de sa main contre sa blessure.
« Qu’est-ce que c’était que…Cette chose ? »
«Un avion. Laissez moi voir ça. »
Elle voulut l’examiner, mais il la repoussa dans un grognement.
« Ca va ! »
Anna fut un peu troublée par le ton impérieux qu’il venait d’utiliser avec elle. Elle eut d’ailleurs un temps d’hésitation mais elle décida de braver la mauvaise volonté de Louis.
« Ne faites pas l’idiot, laissez moi regarder. »
Elle s’approcha doucement de lui, et l’obligea à retirer sa main pour pouvoir l’examiner. Elle posa délicatement ses doigts gantés sur le visage de Louis et observa sa blessure. Au bout d’à peine quelques secondes, elle grimaça.
« C’est grave ? »
« Vous êtes un peu ouvert, il vous faudrait quelques points de suture… »
Il fronça les sourcils, lui faisant comprendre qu’il ne voyait pas du tout de quoi elle parlait, mais il se ravisa très vite, ce geste ravivant la douleur.
« Ne bougez pas. Il va falloir aller à l’hôpital, je n’ai pas le matériel nécessaire ici. Vous pouvez vous lever ? »
Tout en s’appuyant contre l’arbre et avec le soutient d’Anna, Louis se releva sans trop de difficulté.
« Essayez de comprimer le plus possible la plaie. On va tacher de se dépêcher. »

A SUIVRE...

Alala j'adore vivement la suite

Elle est vraiment bien ton histoire, on attend la suite avec impatience.
En tout cas bravo

encore une suite géniale

Ouah, c'était encore génial!!
Que de rebondissements!!!
A demain pour la suite de l'aventure!!!

Pour répondre à Laureen : Pour lorsqu'il lui sauve la vie, je l'ai expliqué juste en haut ! Il n'y a pas eu contact de peau, donc pas de vision ! J'ai vraiment dû mal m'exprimer ...
En suite, Nicolas ne s'est pas du tout volatilisé, mais l'esprit de Louis est dans son corps ! Ca sera peut-être un peu plus clair vers la fin ...
Merci pour le vocabulaire !!

BONJOUR!!!! Encore merci pour ton récit!!! Moi j'ADORE !!! ne t'inquiète pas on avait tous compris (du moins moi ! et je n'ai pas trop fais d'études du moins elles remontent à assez loin )que Louis XIV était rentré dans le corps de Nicolas! Il faut juste faire marcher son imagination avec une petite touche de logique !!
Encore FELICITATION VIVEMENT LA SUITE SANDRA

Rhooo surtout ne changes rien, c'est parfait, captivant, fabuleux et pour moi il est clair que c'est l'âme de Louis XIV qui a pénétré le corps de Nicolas...
D'ailleurs quand tu parles de lui, je n'arrive pas à enlever l'image d'Emmanuel Moire de Louis XIV / Nicolas...
J'ai hâte de lire la suite

Je pense que ça ne devrait pas tarder lol on est tous impatient !! Djo tu nous captivent !!

Anna venait tout juste de garer sa voiture sur le parking de l’hôpital. Dehors les sirènes des ambulances et leurs gyrophares faisaient un sacré remue-ménage. Anna l’avait entendu à la radio, un énorme carambolage avait eu lieu quelques rues plus loin. Encore une nuit de folie qui s’annonçait pour les urgences.
Anna coupa le moteur, détacha sa ceinture et se tourna vers Louis.
« Bon, vous ne bougez pas de là, je n’en ai pas pour longtemps. Ca ira ? »
« Je survivrai… »
Sur ce elle quitta le véhicule.

A peine avait-elle posé un pied sur le sol des urgences qu’elle constata l’étendue des dégâts. Il y avait plusieurs brancards dans le hall d’entrée, et tout le monde s’activait vivement. Essayant de résister à l’envie d’enfiler une paire de gant et de donner un coup de main, Anna se dirigea d’un pas ferme vers la réserve. Elle en ressortit à peine quelques minutes plus tard, le nécessaire pour soigner Louis en main. Mais alors qu’elle se dirigeait vers la sortie, un homme, que la peur avait envahi, pénétra en trombe dans le hall. Il portait une petite fille dans ses bras. Sa petite fille. Elle était couverte de sang…
« Je vous en supplie, aidez-moi ! »
Il n’en fallut pas plus à Anna pour qu’elle pose tout ce qu’elle tenait dans les mains sur une des chaises de la salle d’attente et qu’elle se précipite vers cet homme, réquisitionnant une infirmière au passage.
« Ramenez-moi un brancard libre ! Q’est-ce qui s’est passé ? »
Le brancard arriva, et ils allongèrent la petite fille dessus. Anna enfila immédiatement la paire de gant que l’infirmière lui tendait.
« Une voiture nous est rentrée dedans, elle s’est cognée contre le pare brise. »
« Elle n’avait pas sa ceinture ? »
« Nous étions à l’arrêt, elle venait tout juste de la retirer. »
« Ok, alors on a besoin d’un scan-crâne. Comment s’appelle t-elle ? »
« Céline. »
Elle souleva doucement les paupières de la petite fille afin d’observer ses rétines. Elle n’eut aucune réaction à la lumière.
« Céline, ma puce, si tu m’entends, serre moi la main. »
Anna patienta quelques secondes, mais aucune réaction. Elle réquisitionna alors le stéthoscope de l’infirmière et tenta de trouver le pouls de la gamine, sous les yeux horrifiés de son père, en pleurs. Il était là, faible, mais elle l’entendait. Il fallait agir au plus vite.
« Ca fait longtemps qu’elle est inconsciente ? »
« Elle a murmuré quelques mots lorsque je l’ai sortie de la voiture, mais depuis plus rien. Pitié dîtes moi que vous pouvez la sauver docteur ? »
« On va s’occuper d’elle. »
Mais alors qu’Anna guidait le lit vers les chambres, espérant en trouver une de libre, elle ne perçut plus le petit souffle de vie qui l’avait rassurée quelques secondes plus tôt sur l’état de l’enfant. La petite avait cessé de respirer.
« Et merde ! On la perd ! Ballonne là ! »
Et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, Anna monta sur le brancard, enjamba le petit corps frêle de la gamine et commença le massage cardiaque.
« Qu’est-ce qu’elle a ? Qu’est-ce qui se passe ? »
Anna ne prêta aucune attention aux questions de l’homme derrière elle, préférant se concentrer sur son travail. Mais elle n’arrivait à rien, la petite ne revenait toujours pas à elle.
« Qu’on m’amène un chariot de réa ! »
L’engin sembla mettre une éternité à arriver. Mais à peine fut-il arrivé qu’Anna arracha comme elle pu les vêtements de la gamine pour que l’infirmière applique le gel et pose les électrodes sur sa poitrine, puis elle fit charger les palettes.
« Dégager ! »
Sous la décharge, le corps inanimé de la fillette se souleva et retomba lourdement. Anna ne lâchait pas des yeux le moniteur, espérant voir la courbe de la fréquence cardiaque faire le moindre mouvement.
Elle réitéra la manœuvre une seconde fois. Toujours aucun changement.
« Bon sang, réveille toi ! Réveille toi ! »
Elle recommença encore plusieurs fois. Mais la courbe restait désespérément rectiligne…Il n’y avait plus rien.
Anna jeta un regard en biais à l’infirmière qui lui fit un signe négatif de la tête. Alors elle reposa les palettes, et s’assit sur ses talons. L’homme s’approcha d’elle.
« Pourquoi vous vous arrêtez ? »
Anna retira ses gants.
« Pourquoi… »
« C’est terminé. »
Elle descendit du brancard, chancelante. L’infirmière éteignit le moniteur.
« Prononcez l’heure du décès. »
Anna aurait eu du mal à le faire elle. Lorsqu’elle perdait un patient, elle ne pouvait s’empêcher d’être bouleversée, plus encore lorsqu’il s’agissait d’enfant. Et cette fillette devait avoir à peine cinq ans.
« Mais…Non… »
Le médecin se tourna vers lui.
« Je suis désolée… »
« Non, non… »
L’homme se précipita vers le corps de sa petite fille, désormais sans vie, pleurant à chaudes larmes. Et alors qu’il suivait l’infirmière qui emmenait le lit dans une pièce, Anna lâcha un gros soupir, se passant les mains dans les cheveux. Dépitée, elle se retourna et saisit le matériel qu’elle avait laissé là, sur le siège. Et lorsqu’elle se releva, elle aperçut Louis, qui la fixait intensément. Elle n’aurait su dire s’il était là depuis longtemps, s’il avait observé toute la scène, mais tout ce qui comptait c’était qu’il soit là. Son regard bleu si profond apaisa la colère qu’Anna ressentait en elle. Sa présence la mit pourtant mal à l’aise. Elle avait l’air las, et était toute tachée de sang.

Anna n’avait pas prononcé le moindre mot durant le chemin du retour. Une fois arrivés au manoir, elle lui avait juste demandé de s’asseoir sur le canapé. Elle avait elle-même pris place sur la table basse, et toujours en silence, elle avait enfilé des gants en plastiques et avait ensuite désinfecté sa plaie avant de le recoudre. Absorbée par son travail, elle ne se rendit même pas compte que Louis ne cessait de l’observer. Il préférait se concentrer sur chacune de ses expressions, essayant d’en déchiffrer le sens, plutôt que sur la douleur qu’il ressentait, bien qu’Anna fasse preuve d’une grande délicatesse.
Elle appliqua doucement un petit pansement sur l’arcade sourcilière du jeune homme, puis retira les gants qu’elle jeta négligemment sur la table basse.
« Voilà, c’est terminé. »
« Merci beaucoup. »
« J’aurai au moins rendu service à quelqu’un ce soir… »
Elle baissa la tête, priant pour ne pas fondre en larme devant Louis.
« Regardez moi. »
Pas très sûre d’elle, Anna s’exécuta. Il ne lui dit rien, se contentant de la dévisager. Elle avait les yeux brillants, et paraissait effondrée. Il approcha doucement ses doigts du visage de la jeune femme, et voulut faire disparaître la petite tache de sang qu’elle avait sur la joue droite. Mais il se ravisa très vite, se rappelant ce qui se produisait lorsque leur peau se touchait.
« Vous avez euh…Un peu de sang là, juste là. »
Elle renifla et se passa la main sur la joue, frottant énergiquement sa peau pour faire partir la petite trace. Puis elle se leva, se dérobant au regard de Louis.
« Je crois que…Il vaut mieux que je monte, et que j’aille me coucher. »
« Il est encore très tôt. »
Elle haussa maladroitement des épaules.
« J’ai beaucoup de sommeil à rattraper.»
« Vous ne dînez pas ? »
Il avait bien compris qu’elle cherchait une excuse pour lui fausser compagnie.
« Je n’ai pas très faim… »
Sur ces derniers mots, elle tourna les talons, prête à quitter la pièce. Mais Louis ne la laisserait pas s’en tirer comme cela. Il arrivait à ressentir toute la détresse de la jeune femme dans le son seul de sa voix, mais pour lui, la solution n’était pas de s’enfermer dans la solitude et les larmes.
« Vous faites un très beau métier. »
Il se leva derrière elle, alors qu’Anna s’arrêtait net dans l’encadrement de la porte.
« Vous croyez ? »
« Sauver des vies, il n’y a pas de métier plus noble. »
Elle se retourna, visiblement en colère.
« Encore faudrait-il que j’arrive les sauver, toutes ces vies ! »
« Vous m’avez sauvé, moi. »
« Vous ? Ce n’était qu’une coupure, rien de bien grave ! Mais cette…Cette petite fille… »
Il s’approcha d’elle. Une larme dévala la joue d’Anna.
« J’aurais dû la sauver ! Elle était si jeune ! Elle avait encore tant de choses à vivre ! »
« C’était son heure. »
« Non ! Je ne crois pas à la fatalité ! »
« Vous n’auriez rien pu faire pour la sauver, lorsqu’elle est arrivée, c’était déjà trop tard. »
« Mais qu’en savez-vous ? Vous êtes aussi devin maintenant ? »
Il ne releva pas le sarcasme.
« Si elle avait eu la moindre chance, cette fillette serait encore en vie. Vous ne l’auriez pas laissée tomber. »
« Elle respirait encore lorsqu’elle est arrivée ! Elle n’aurait pas dû mourir. »
« Mais ce sont des choses qui arrivent. »
« Des choses qui arrivent ? Mais comment réagiriez-vous si je vous disais que vous êtes mort bêtement parce que votre foutu médecin n’a pas été fichu de faire le bon diagnostique ? »
Il fit un effort considérable sur lui-même pour ne pas lui montrer qu’elle venait de le blesser. Cette révélation l’affecta beaucoup, mais pour l’instant, il se devait de l’aider elle.
« Mais vous, vous n’avez fait aucune erreur. N’est-ce pas ? »
Anna ne su quoi répondre. Non, elle n’en avait pas fait. Pas la moindre erreur. C’était juste arrivé, échappant totalement à son contrôle.
« Ce n’est pas de votre faute. C’est comme cela, c’est tout. »
« Je…Je n’ai jamais réussi à rester de glace lors de la perte de l’un de mes patients. »
« Et alors ? Cela fait de vous tout ce qu’il y a de plus humain. »
« On nous a toujours dit de passer outre. Mais moi je ne peux pas…Je m’attache toujours à mes patients. Trop. »
Elle le dévisagea.
« Je ne pense pas que cela soit une mauvaise chose. Si vous ne vous préoccupiez pas de vos patients comme vous le faites, je ne sais pas où je serais à l’heure qu’il est. Vous prenez soins des gens autour de vous, et c’est une qualité remarquable. Vos parents doivent être fiers de vous. »
« Non, pas vraiment. »
Louis fronça les sourcils.
« Non ? »
« Je n’ai pas de très bonnes relations avec mon père. Il me reproche de passer mon temps à soigner les gens dans cet hôpital. En fait, c’est vrai que cet établissement est plus un dispensaire qu’un hôpital, et que les patients que j’ai, vivent le plus souvent dans une grande misère. Mais après avoir vu ça, comment pourrais-je avoir envie de pratiquer dans un grand hôpital ou le plus gros soucis des clients et de savoir quelle sera la forme de leur nouveau nez ? »
« J’ai dû mal à croire que votre altruisme ne puisse pas toucher votre père. »
« Je suppose qu’il aurait voulu voir sa fille devenir un grand médecin, peut-être même qu’il espérait que je me marie avec un de ces brillants chirurgiens…Pas que je perde soit disant mon temps aux urgences… »
« Et votre mère est d’accord avec lui ? »
« Maman est morte lorsque j’avais sept ans. D’un cancer. »
« J’en suis navré. »
« C’est pour ça que j’ai voulu devenir médecin. Je voulais me battre contre cette maladie, alors que je savais pertinemment que elle, je ne pourrais plus la sauver.»
« Et bien je suis sûr que, de là où elle est, elle doit être très fière de vous. »
Anna lui sourit faiblement. Mais par ce simple petit sourire, il comprit qu’elle le remerciait.

A SUIVRE ....

Ah lala... j'ai tellement hâte de lire la suite!!!

Tu as réussit à me faire pleurer, étant maman, j'ai beaucoup de mal lorsqu'il s'agit d'enfant et de la détresse des parents....
Bravo encore une fois, c'est captivant, et surtout vivement la suite

la suite, la suite !!!