Le Lien - Suite et fin Page 3

Ca déchiiiire comme toujours

la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite !... (j'abrège ! )

c'est trooop bien !

Caleb souffla un peu d’air chaud au creux de ses mains pour les réchauffer. Le ciel était d’un bleu parfait, mais le froid était mordant.
Il traversa alors la route qui séparait la banque de sa voiture, une magnifique Lamborghini. Une fois à l’intérieur, il prit deux minutes pour réaliser ce qu’il venait de faire. Mais il l’avait prévenue. C’est elle qui ne lui avait pas laissé le choix.

Lorsqu’il retrouva sa femme dans leur salon, elle faisait semblant de lire pour se donner une contenance. Elle essayait tant bien que mal de cacher ses tremblements. En l‘apercevant, elle bondit du canapé et lui sauta dans les bras pour l’embrasser. Comme à chaque fois qu’elle voulait quelque chose.
« Je t’attendais. Tu pourrais me passer ta carte ? J’ai envie de faire les boutiques. »
Comme une ultime tentative de persuasion, elle colla de nouveau ses lèvres sur les siennes. Un baiser rapide, et sans sentiment.
« Je n‘ai que du liquide. »
« Ca fera l’affaire. »
Elle prit son sac d’autorité et récupéra tout l’argent qui se trouvait dans le portefeuille de son mari. Une fois servie elle se dirigea tout droit vers la sortie comme si elle avait peur qu’il ne change d’avis.
« Sarah ? »
Elle s’arrêta net. Son cœur s’emballa. Elle se retourna alors pour lui faire face.
Son allure filiforme ne lui donnait pas bonne mine. Elle avait beaucoup maigri ces derniers temps, elle flottait dans presque tous ses vêtements. Elle avait simplement noué ses cheveux qui avaient perdus tout leur éclat, de même que dans ses yeux, on ne voyait plus rien, hormis ses pupilles dilatées.
« Oui ? »
« Fais attention à toi. »
La jeune femme hocha de la tête et sourit à son mari. Sourire qu’il lui rendit, et qui s’effaça aussitôt la porte refermée.

Comme il s’y attendait, Sarah ne fit jamais halte au centre commercial. Elle s’était tout de suite dirigée vers le nord de la ville. Elle avait garée sa voiture au port, et depuis Caleb la suivait le long des docks à pied. Cela faisait des mois que ça durait, et ça ne pouvait plus continuer ainsi. Elle pensait peut-être réussir à le manipuler encore quelques temps, mais il n’était pas dupe. Depuis le début il savait. Mais il lui devait de l’aider à se sortir de tout ça. C’était sa femme après tout.
Il avait déjà essayé de lui en parler, mais elle s’était refermée automatiquement sur elle-même. Si la méthode douce n’avait pas marché, alors peut être qu’il fallait employer les grands moyens. Elle ne comprendrait qu’en voyant la vérité en face.
Il n’hésita pas une seconde à la suivre lorsqu’il la vit pénétrer dans un petit entrepôt.
Il faisait très sombre et humide à l’intérieur, et il ne semblait y avoir personne. Il avança prudemment et remarqua un escalier métallique. Instinctivement il en gravit les marches et se retrouva dans la partie supérieure du bâtiment.
Plusieurs portes se présentaient à lui, et il n’aurait su laquelle choisir si un homme n’était pas sortit en trombe d’une pièce pour s’affaler dans le couloir. Il semblait mal en point. Il tremblait, lui aussi, et il ne prit même pas le temps d’attendre d’être dehors pour prendre sa dose.
Caleb eut un élan de pitié, ou de compassion, il ne savait pas trop…
Il inspira profondément, puis entra à son tour. Cette pièce là était à peine plus lumineuse que l’étage du dessous. Il remarqua quelques matelas et couvertures par terre. Comment pouvait-on vivre ici ? Ca ne ressemblait tellement pas à Sarah, comment avait-elle pu en arriver là ?
Il entendit alors sa voix résonner. Elle était là, quelques mètres plus loin. Lorsqu’il l’aperçut enfin, elle tendait une poignée de billet à un homme d’une carrure impressionnante. Il avait une certaine perversité dans son regard et dans son sourire.
Dex aimait que les gens soient sous son contrôle, son emprise totale. Surtout Sarah. Une cliente régulière depuis quelques mois.
Il lui tendit alors une seringue, et au moment où elle voulut la récupérer, il lui saisit le poignet et l’attira brusquement vers lui.
« Lâche là. »
Dex ne sembla même pas surpris de voir Caleb sortir de nulle part. Se libérant de l’emprise de son dealer, Sarah avança vers son mari, furieuse.
« Tu m’as suivi ? »
« Je crois que c’était plus que nécessaire. »
Caleb ne laissa rien paraître de la colère qui grondait en lui.
« De quel droit oses-tu ? Ce sont mes affaires, tu n’as pas à me … »
« Je t’en pris, arrête ton numéro, ça fais des mois que ça dure, des mois que je sais. »
Sarah resta interdite. Ce fut la voix grave de Dex, et sa main se posant sur son épaule qui la fit sursauter.
« Et bien Sarah, tu ramènes des gens ici et tu ne me présentes pas ? »
« C’est…C’est mon mari. »
« Ton mari ? Tiens donc. Cela dit, se faire petit rail en couple, ça peut être sympa. »
Caleb serra la mâchoire.
« Je ne suis pas là pour ça. Sarah vient maintenant, on rentre. »
N’ayant pas d’autre choix elle avança vers lui, mais Dex l’agrippa.
« Et si je n’ai pas envie que Sarah rentre ? »
Puis, tout se passa très rapidement. Les nerfs de Caleb lâchèrent lorsqu’il vit cet homme embrasser Sarah et la repousser violemment à terre. Il fonça sur lui tête baissée et réussit à lui asséner quelques coups. C’est ce moment là que Dex choisit pour sortir son Smith&Wesson et le pointer vers Caleb qui évita de justesse la première balle.
Sarah hurla.
De nouveau, Caleb se rua sur Dex, tentant vainement de lui reprendre l’arme. Le coup partit tout seul. Il avait pressé la gâchette sans même s’en rendre compte.
Il eut le temps de voir le corps de Sarah tomber lourdement au sol avant de sombrer dans l’inconscience, assommé par Dex.

***



« Que s’est-il passé ensuite ? »
Caleb s’enfonça un peu plus dans le fauteuil, visiblement mal à l’aise de revivre ce moment.
« Quand je me suis réveillé, le corps de Sarah avait disparu, il ne restait…Il ne restait qu’une énorme tâche de sang… Je venais de tuer ma femme. Je suis resté là, incapable de bouger ou de faire quoi que se soit. J’étais pétrifié. Puis des policiers sont arrivés, et je me suis fais embarquer.»
« Pourquoi n’avoir pas dis que c’était un accident ? »
« Les analyses ont révélé que c’était bien le sang de Sarah. Dex s’était enfuis, il ne restait que moi. Les gens comme lui ont le bras long, c’était peine perdue. Et puis, c’est moi qui aie tiré, c’est moi qui l’aie tuée. .. »
Ses yeux se mirent à briller à l’évocation de ce souvenir encore trop douloureux.
« C’était ma femme, et je l’aimais. Plus par habitude qu’autre chose. J’avais cette impression de devoir la protéger. J’ai lamentablement échoué. »
« Vous ne pouviez pas savoir. »
« Mais si, je savais. Ca faisait des mois que je savais qu’elle se droguait. Mais j’avais pas le courage de…J’avais peur que tout vol en éclat. Elle devait probablement coucher avec lui uniquement pour qu’il la fournisse en je-ne-sais-quoi…Et ce n‘est même pas ça qui me faisait le plus de mal. »
Ariel posa doucement sa main sur son épaule, en guise de réconfort.
« Qu’est-ce que c’était alors ? »
« Je me sentais coupable. Coupable d’être celui à cause de qui elle a sombré. »
Certes, il n’avait pas toujours été un sain, et leur couple avait connu beaucoup de turbulences. Mais le fond du problème, il le connaissait bien.
C’était l’argent.
Son argent.
A lui.

Excellent !! merci beaucoup pour cette suite !
mais... il en faut une autreeeuuh !!
vivement le prochain épisode !

Merci beaucoup pour la suite ! j('adore de trop , vivement la suite !!!


Alexa

Wouah montexte en post-it, qelle surprise ! alors que moi même je l'avais oublié, désolée !
Du coup, voilà la suite !


______________________________________________

Perdu dans ses pensées, Caleb remplit machinalement de whisky le fond de son verre. Il l’observa et le fit tournoyer avant d’en boire le contenu d’une traite.
Il avait besoin de courage pour lire cette lettre.
Depuis qu’il était rentré, elle était posée là, sur le bureau, n’attendant plus qu’une chose : être lue.
Caleb avait reconnu d’emblée l’écriture un peu grossière de son jeune frère. Ce frère, qu’il n’avait plus revu depuis huit ans. Il n’était jamais venu le voir en prison, et il n’avait accepté aucun de ces appels. Autrefois ils étaient pourtant si complices…
Sûrement n’y avait-il dans cette lettre, que dix longues années d’amertume et de ressentiments à son égard. Sa journée avait déjà été assez éprouvante comme cela, et il n’était pas certain de pouvoir supporter les désillusions de son petit frère. Mais, il était curieux de savoir ce qu’il avait à lui dire.
Alors il inspira profondément, sortit la lettre de son enveloppe et la déplia avec soin.




Caleb déglutit. Il retourna la lettre, comme s’il espérait qu’Isaac lui ait laissé ses coordonnées. Mais le dos de la lettre restait désespérément vierge. Il aurait tant voulu pouvoir lui expliquer… Du moins essayer.

« Comment en es-tu arrivé là ?
Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? »

En réalité, il n’était même pas sûr de pouvoir répondre lui-même à ces questions. Tout lui avait échappé, il n’avait plus eu de contrôle sur rien. Il ne se considérait pas en victime, mais il était sûr que tout aurait pu se passer autrement.
Si seulement …



Ariel baissa les bras, en signe d’abandon.
« Je ne comprends pas. Pourquoi dîtes-vous que le temps presse ? Que va-t-il se passer ? »
Elle commençait à perdre patience. Les informations diffusées au compte-goutte, ce n’était vraiment pas son truc.
« Qu’est-ce que ça veut dire : quelque chose d’imminent va se produire ? »
La vieille femme qui était présente lors de son « réveil » la dévisageait. Elle venait de semer le trouble dans l’esprit d’Ariel mais ne semblait nullement affolée par la situation.
« Caleb n’est pas…C’est une personne spéciale. »
Elle se retint d’ajouter un « pour vous »
« Il a besoin de vous. »
« Et, encore une fois, vous parlez en énigme ! Comment pourrais-je l’aider si vous ne me dîtes pas comment et pourquoi ? Il m’a raconté son histoire. C’était un accident. Et je ne vois vraiment pas en quoi je peux lui être utile. »
« Vous êtes son guide, celle qui doit le conduire à son destin. »
« Non. Je refuse de croire que notre chemin est tout tracé. Chacun est maître de sa vie. »
Ariel, elle, était au bord de la crise de nerf. Elle avait l’impression qu’on se servait d’elle, qu’on lui cachait des choses. Des choses importantes, qui pourraient l’aider à comprendre pourquoi Caleb était devenu son protégé.
La vieille femme affichait un sourire paisible. Elle ressentait la détresse d’Ariel …Elle finirait bien par comprendre. Comprendre que chaque humain a une raison d’être. Et que même les Anges Gardiens ne peuvent rien faire contre le Destin.
« Qu’est-ce que je suis censée faire moi maintenant ? Retourner le voir pour lui dire que je ne sais toujours pas ce que je dois faire pour lui ? »
Ariel s’approcha de la vielle femme, l’air suppliant.
« Je vous en pris, dîtes moi quelque chose. N’importe quoi ! J’ai vraiment besoin de sentir que j’avance. »
Ariel la vit hésiter un instant.
« Il y a peut-être… »
« Oui ? »
Ariel lui prêta tout son attention, trop heureuse d’avoir enfin un élément en main.
La vieille femme soupira doucement. Leur nouvelle recrue prenait sa mission très à cœur, et s’était tout à son honneur. Alors peut-être pouvait elle se permettre de lui révéler quelques informations…
«Très bien. Alors … Dites lui…Dîtes lui simplement que, lorsqu’il verra apparaître le troisième signe de l’eau, il comprendra. Il comprendra tout. »

Caleb accéléra le pas. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’il se sentait épié, suivit. Il tenta un léger coup d’œil derrière lui mais ne vit rien. La rue était déserte. Qu’est-ce qui avait bien pu le pousser à sortir à une heure aussi avancée de la nuit ? Ah oui, le chagrin d’avoir perdu le dernier membre de sa famille…
Il s’était sentit étouffer, il avait eut besoin d’air frais. Une seconde il pensa à appeler Ariel. Mais il se ravisa. Sans doute était-il tellement perturbé qu’il imaginait des choses.
Pourtant la douleur fut bien réelle lorsqu’il se fit happer en arrière et projeter le dos contre un mur. Caleb grimaça. Cette douleur était telle qu’il se serait bien laissé tomber pour reprendre calmement son souffle. Mais la situation ne le permettait pas. Difficilement, il se redressa.
Deux hommes qui lui étaient inconnus lui faisaient face.
Devant l’incompréhension de Caleb les deux hommes se sourirent. Caleb n’avait aucune idée de ce qu’ils lui voulaient, mais ce qui était sûr, c’est que ce n’était pas du bien.
Rapidement il évalua ses chances de s’évader. Aucune. Il était encerclé.
A un contre deux, ses chances étaient plus que réduites. Mais ce n’était pas dans sa nature de rester là à ne rien faire, alors il tenta le tout pour le tout, prit le peu d’élan qu’il lui restait et fonça en direction de ses agresseurs.
Mauvaise tactique.
Ils l’esquivèrent sans le moindre effort. L’un d’entre eux lui agrippa alors le bras et le tordit dans son dos. Une petite pression de plus et il le lui brisait.
« Du calme. Nous venons de la part d’un vieil ami. »
Il poussa Caleb qui s’affala au sol. Sous la douleur, il lâcha un hurlement. Il lui avait très certainement démis l’épaule.
A terre, son bras replié sur sa poitrine, il leva les yeux vers eux.
« Qu’est-ce que vous me voulez ? »
Celui qui, jusqu’alors, était resté spectateur des évènements, s’agenouilla près de lui.
« Dex a un message pour vous. »




Ariel comprit de suite que quelque chose n’allait pas. Elle l’avait sentit. Elle avait eut cette drôle de sensation, au creux de son ventre, qui lui avait faire ressentir le mal aise de son protégé.
Lorsqu’elle pénétra dans la salle de bain, elle eut fort de constater qu’elle avait raison. Caleb était assis sur le rebord de la baignoire, massant son épaule et grimaçant de douleur. Du sang coulait près de son arcade et de sa lèvre. Tout autour des ecchymoses violacées s’étaient formées.
Elle se précipita vers lui.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
En guise de réponse, il lui tendit le bras.
« Est-ce que vous pouvez le pousser vers vous en le tournant d’un coup sec, s’il vous plait ? »
Ariel le considéra un instant.
« Vous plaisantez ? »
« J’ai l’épaule démise, et ça fait très mal, alors non, je ne plaisante pas. »
Paniquée, Ariel recula.
« Je…Non, je ne peux pas faire ça. »
« A moins que vous ne possédiez des pouvoirs de guérison instantanée, si vous allez le faire. »
Son ton ne laissa pas de place à d’autre alternative. Peu sûre d’elle, Ariel déglutit, et lui saisit la main, qu’il serra avec force.
« Prête ? »
Elle hocha la tête.
« Alors, allez y. »
Elle s’exécuta, arrachant un nouveau cri à Caleb. Celui-ci se courba sous la douleur. Ariel recula de nouveau pour lui laisser de l’espace.
« Que vous est-il arrivé ? »
Il respirait très fort, et essayait d’oublier ce corps tout endolori qui lui faisait si mal.
« C’est Dex. »
« Vous l’avez vu ? »
Caleb se releva tant bien que mal. Mais il manqua d’équilibre et Ariel l’aida à se rasseoir.
« C’était ses hommes de mains. »
Ariel alla chercher un gant de toilette sur le lavabo et le passa sous l’eau. Puis elle s’assit à côté de lui et commença à éponger délicatement le sang sur son visage.
« Qu’est-ce qu’il vous voulait ? »
D’un geste, Caleb repoussa sa main et fit une nouvelle tentative pour se relever. Avec succès cette fois ci. Il lui tourna dos.
« De l’argent. »
« De l’argent ? »
Ariel fronça les sourcils et se leva à son tour. Par son silence, il devina qu’elle attendait plus d’explications, alors il se lança.
« Sarah avait des dettes envers lui. Pas mal de dettes.»
« Et qu’est-ce que vous comptez faire ? »
« Les payer. »
« Je ne crois pas que se soit une bonne solution. »
Il se retourna pour lui faire face.
« C’est la seule. C’est le seul moyen d’en finir. L’argent n’est pas un problème. Et si ça peut faire en sorte que je n’ai plus jamais à faire à lui, alors je suis prêt à lui donner tout ce que je possède ! »
Un lourd silence tomba. Le regard perdu devant lui, Caleb ressassa tous les évènements de la soirée. Non, vraiment, il ne voyait pas d’autre solution. Il devait tirer un trait sur tout ça. Il espérait qu’Ariel comprendrait…
Soudain, il se rappela pourquoi elle l’avait quitté un peu plus tôt dans la journée.
« Et vous ? Comment ça s’est passé ? »
Ariel releva la tête vers lui puis haussa les épaules.
« Ils me laissent dans un flou total. Apparemment quelque chose va arriver mais, je n’en sais pas plus. J’ai juste… Un message, pour vous. »
Caleb s’approcha d’elle, intrigué.
« Un message ? »
« Ils ont dis que, lorsque vous verrez le troisième signe de l’eau, vous comprendrez. »
Caleb fronça les sourcils.
« Le troisième signe de l’eau ? Qu’est-ce que c’est ? »
« Je n’en ai pas la moindre idée. De même que je ne sais pas ce que vous êtes censé comprendre. Tout ce que je sais, c’est que c’est pour bientôt. »

Bon j'vais un truc qui vas pas changer de d'habitude mais sa fait longtemps que je l'ai pas dit... j'veux la site XD
J'aime trop comment tu écrit... et puisc'est toujours plus interessant que les livres que je doit lire en français XD
En tout cas merci !


Alexia

merci pour cette belle suite !! c'est génial !
et pis... on attend une autre suite encore mieux !!



Emilie

Lorsque son avocat s’assit en face de lui, l’infirmière était en train de lui coller un pansement dans le creux du bras. Une fois par mois, un don du sang était organisé au sein de la prison. Caleb l’avait fait de bon cœur.
David Nolan, son avocat, lança un regard furtif au dossier médical que l’infirmière compléta avant de quitter la pièce.
« Vous êtes O négatif ? C’est un groupe rare. »
« Il parait. »
« Ma fille appartient aussi à ce groupe. »
David lui sourit. Penser à Madison lui faisait toujours cet effet.
« Alors c’est qu’il n’est pas si rare que ça. Pourquoi êtes vous venu ? Je vous ai déjà tout raconté. Plusieurs fois »
David effaça l’image de Maddy de sa mémoire et se concentra.
« J’ai besoin de savoir où est passé le corps de votre femme. »
« Combien de fois va-t-il falloir que je vous répète que je ne sais pas ! Quand j’ai repris connaissance, elle n’était plus là. »
« Quelqu’un a donc déplacé le corps. »
« Oui, probablement. »
David se pencha vers lui, l’air grave.
« Si vous me donniez le nom de votre complice, ça m’aiderait beaucoup. »
Nerveux, Caleb abattit ses poings sur la table.
« Je n‘ai pas de complice ! »
Maître de lui-même, David garda son calme.
« Alors vous serez juger coupable. »
Le regard de Caleb se radoucit, et sembla se perdre.
« Je suis coupable. Je l‘ai tuée. »
David, au fond de lui n’était pas convaincu. Mais si son client refusait de lui dire clairement ce qui s’était passé, alors le verdict serait sans appel.
« Ecoutez, je crois que je vous paie assez cher pour être en droit de vous réclamer de faire ce que je vous demande. Alors dîtes au juge ce que je vous ai raconté.»
David se leva, résigné, et prit la direction de la porte. Mais au dernier moment il se ravisa.
« Est-ce que je peux vous poser une question ? »
« Tentez toujours. »
« Vous prétendez avoir tué votre femme, et vous ne nous donnez aucune raison qui pourrait expliquer ce que vous avez fait. Vous n’essayez même pas de vous défendre. Pourquoi ? »
Caleb l’observa un instant et remarqua l’anneau à sa main gauche. Il lui désigna d’un geste de la tête.
« Est-ce que vous pourriez vivre la conscience tranquille en sachant que vous avez fait du mal à votre femme et que vous n’êtes pas puni pour ça ? »
David regarda son alliance, mais ne répondit pas.
« Que je sois coupable ou non ne change rien. Je me sens coupable. Alors ma place est ici. »

Lorsque son avocat fut partit, on le ramena à sa cellule. La grille se referma devant lui. Jamais sa conscience, ni le mal qu’il ressentait tout au fond de lui ne seraient apaisés. Plus rien ne semblait avoir d’importance.
C’est pourquoi, lorsque son « compagnon » de cellule l’empoigna par la gorge et le menaça avec une lame de rasoir, il n’eut pas peur. La mort pouvait venir, il ne la craignait plus.

Lorsqu’il vit la camionnette arriver, son cœur se mit à battre plus vite. Plus que quelques minutes, et tout serait enfin finit. Plus rien ne le raccrocherait à Dex, et il pourrait enfin commencer sa nouvelle vie. Peut-être d’ailleurs devrait-il quitter la ville afin de réellement tout laisser derrière lui…
La lumière éblouissante des phares l’aveugla une seconde et mit fin à sa réflexion. Ils s’arrêtèrent juste devant lui, sans couper le moteur. Puis la porte coulissante à l’arrière du van s’ouvrit, et Caleb vit apparaître trois hommes qui lui étaient totalement inconnus.
De combien de personnes Dex était-il au commandement ?
Sans rien dire, Caleb s’approcha et leur tendit son sac. Un des hommes s’en empara et s’assura que le compte y était.
« J’ai fais ce que Dex voulait. J’ai été réglo. Alors dîtes lui de me laisser tranquille maintenant »
Sans plus attendre il tourna les talons.
« En fait, il reste une dernière petite chose que Dex voudrait que tu fasses pour lui. »
Caleb tressaillit, serra la mâchoire et se retourna.
« Ce n’était pas dans le deal. »
« Maintenant ça l’aie. Un de nos gars a été retenu, il nous faut le remplacer. »
« Et qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? »
« On a une livraison. Tu déposes la came et tu récupères le fric, c’est aussi simple que ça. Un véritable jeu d’enfant. »
Caleb en doutait. Il n’aimait pas ça, et il sentait venir le danger. Mais avait-il le choix de faire autrement ? Il aurait aimé qu’Ariel soit là, qu’elle le suive, au cas où… Résigné, il grimpa à l’intérieur du fourgon.

Lorsque la voiture s’arrêta une nouvelle fois, Caleb n’avait aucune idée de l’endroit où il pouvait bien se trouver. Dehors tout semblait désert. Il avait du mal à distinguer quoi que se soit, par manque de luminosité, mais il lui semblait reconnaître la forme d’un vieux bâtiment. L’air était humide et il entendait vaguement le son de l’eau au loin. Peut être était-il près du port, là où tout avait commencé …
C’est le cœur serré et sans rien dire, qu’il suivit les hommes qui l’avaient emmené. Ils pénétrèrent ensemble à l’intérieure de l’entrepôt. Caleb frissonna. Une odeur de mort régnait ici.
Rien ne se passa pendant quelques minutes, puis Caleb vit avancer vers eux un autre groupe de personnes.
Ils étaient trois et donc en nombre inférieur. Caleb lança un regard vers les hommes de Dex, qui par un hochement de la tête lui firent signe de commencer l’échange. Caleb prit la mallette qu’on lui tendait et avança prudemment vers l’autre gang. Il déposa la marchandise à terre, et attendit que son homologue fasse de même. L’échange se fit rapidement et dans un silence absolu.
C’est alors que le sang de Caleb se glaça. Il ne l’avait pas remarqué avant mais, un peu au derrière des trois hommes, sur le côté, se trouvait un jeune garçon. Le corps frêle, le visage fermé, il devait avoir à peine quinze ans. Quinze ans, et une mitraillette portée en bandoulière. Il le fixa un instant, surpris de sa présence ici. Un gamin n’avait rien à faire là.
Puis on le rappela à l’ordre. Il retourna vers son « camps » à reculons, comme on le lui avait précisé, ou plutôt ordonné. Une fois à leur côté il soupira, de soulagement : tout s’était bien passé.
Il comprit qu’il se trompait lorsqu’il entendit claquer les coups de feu. En quelques secondes les hommes face à lui étaient tous à terre, morts. Ils n’avaient même pas eu le temps de dégainer, même pas eu une chance de se défendre.
Terrorisé, le jeune garçon regarda les corps gisant au sol. C’était le seul encore debout. Figé, il leva les yeux vers Caleb. Celui-ci pouvait clairement distinguer la peur dans les yeux du gamin.
« Et bah alors bonhomme, tu comptes te défendre ? »
Les trois hommes ricanèrent. De tout évidence le même sort lui serait réservé. L’un d’eux le prit en joue. Paniqué, Caleb tenta tant bien que mal de calmer le jeu.
« Les gars, ce n’est qu’un môme… »
« Un môme avec un joli engin autour du cou. »
« Il ne doit même pas savoir s’en servir ! »
« Et toi ? »
L’homme qui tenait l’arme se retourna vers lui. Il garda quelques secondes le silence puis lança son arme à Caleb qui la rattrapa maladroitement.
« Vas-y, montre nous que t’es un homme ! Parait que ça te connaît, les armes à feu. »
« Je ne tirai pas sur lui. »
Caleb priait de toutes ses forces pour que le gamin détale, qu’il parte, loin, le plus vite possible. Mais il semblait paralysé par la peur.
« Il a vu nos visages, on doit l’éliminer. »
Caleb recula.
« Je refuse. »
« Très bien. »
L’homme s’avança vers lui et récupéra son arme, malgré tout le mal que Caleb se donna pour l’en empêcher. Puis sans aucune hésitation, il tira.
« Non !!! »
Le corps tomba lourdement au sol, sans vie. Caleb trembla violemment face au spectacle du massacre devant lui. Il se précipita vers le corps du petit garçon, comme s’il espérait pouvoir le sauver.
Soudain il entendit au loin les sirènes de voiture de police. Il se redressa. Ses mains étaient pleines de sang. Bouleversé par cette vision, il perdit l’équilibre. A terre, il se frotta énergiquement les mains, pour effacer les traces de sang, pris de panique.
Puis il prit conscience qu’il devait s’en aller d’ici. Les flics seraient là dans quelques minutes. Alors il se releva maladroitement et courut en direction de la camionnette.
Il s’agrippa à la portière et pris appuie sur le rebord. Un des gars l’empoigna par le col, menaçant.
« T’as pas remplis ton job, t’as toujours une dette envers nous ! »
Puis il le repoussa. Caleb s’écrasa au sol tandis que la camionnette démarra en trombe. Il la regarda s’éloigner, désemparé.
Puis les voitures de police firent leur apparition. Et il était seul, sur le lieu du crime.
Alors il se mit à courir, le plus vite possible. Son cœur battait à tout rompre. Comment avait-il pu se laisser embarquer là dedans ? Il aurait dû voir venir ! Si seulement il avait écouté Ariel…
A bout de souffle, il redoubla d’effort. Les voitures se rapprochaient. Sa seule chance était de quitter la route. Il s’engouffra dans la forêt et avança un peu au hasard. Il y faisait trop sombre pour voir quoi que se soit.
Le sol était humide et boueux .Soudain il sentit son pied glisser. Se rattrapant de justesse à un arbre, il dévala la pente avec beaucoup de difficultés. Il finit quand même par trébucher et perdre l’équilibre. Il s’étala de tout son long. Le souffle coupé, il se releva difficilement et continua sa course.
Il venait d’arriver près ruisseau. Il pénétra dans l’eau glaciale et avança à grande enjambée jusqu’à une ouverture d’égout, un tunnel d’évacuation des eaux usagées. L’odeur le pénétra et lui donna la nausée, mais c’était le seul endroit où se cacher.

Il tourna le robinet avec hâte, ferma les yeux et laissa l’eau brûlante ruisseler sur lui. Le corps crispé et endolori, il peina à se détendre. Il était frigorifié. De l’intérieur. Le froid lui avait mordu la peau et pourtant, c’était ce qu’il ressentait tout au fond de lui qui lui faisait le plus de mal. Il avait attendu une bonne heure, là, accroupi dans l’eau glaciale du tunnel, que les voitures de police s’éloignent. Secoué de spasmes, des flashs des évènements de la soirée lui revenaient sans cesse en tête, lui provocant une horrible migraine.
A bout de force et se sentant défaillir, il sortit de la douche. Il s’enroula rapidement une serviette autour de la taille et se plaça devant le miroir. Recouvert de buée, il passa un coup de main sur la glace pour apercevoir son reflet. Ses traits étaient tirés et sa peau était plus blanche qu’à la normale. Ce qu’il avait vu ce soir…Ce petit garçon... Et les autres, abattus si froidement… Jamais il ne pourrait oublier.
Il repensa alors au regard de ce jeune garçon, le suppliant de l’aider. Et il n’avait rien fait. Il n’avait rien pu faire. Encore une fois il n’avait été qu’un instrument, un vulgaire petit jouet au service du mal…
De rage, contre ces hommes, mais aussi contre lui-même, Caleb frappa violemment dans son reflet. La glace se brisa. Son poing était écorché. Il ne s’en soucia même pas. Quelque chose de plus important lui tiraillait les entrailles : la vengeance.

Ariel le vit enfiler sa chemise avec hâte. Il bouillonnait de l‘intérieur, elle le sentait. C’est lorsqu’il se planta devant elle qu’elle remarqua la lueur dans ses yeux. Cette envie de vengeance…Cette envie de tuer l’homme responsable de son état….




Ariel dévala les escaliers à sa poursuite. Caleb semblait déterminé à éliminer Dex. Mais c’était une erreur. Il réagissait sous le coup de la colère.
« Caleb ! Caleb ! »
Il ne l’écoutait pas. Pénétrant dans le bureau, il fouilla négligemment dans chaque tiroir jusqu’à trouver ce qu’il cherchait. Une arme. Lorsqu’il mit la main dessus, il la fixa une seconde, respira bien profondément puis la glissa dans sa ceinture.
En se retournant il se confronta à Ariel, qui lui bloquait le passage.
« Poussez-vous ! »
« Non. »
« Ariel ! »
Elle s’approcha de lui.
« Caleb, vous ne … Tu ne dois pas faire ça ! »
Il la toisa de toute sa hauteur.
« Et pourquoi pas ? Des gens perdent la vie à cause de lui… Je ne peux pas le laisser faire. Je ne peux plus. Il faut l’arrêter ! »
« Ce n’est pas à toi de faire ça. »
« A qui alors ? Personne n’a le courage de le faire ! Peut être que c’est ça, cette chose imminente qui doit se produire et dont on t’a parlé là haut ! C’est peut être ça mon destin ! »
« Ton destin n’est pas de tuer ! Si on m’a envoyée ici c’est pour t’aider ! Pour quoi, je ne sais pas, mais ce qui est sûr c’est que je ne suis pas ici, pour te laisser faire une chose aussi stupide ! »
« Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé, tu ne peux même pas imaginer ce que j’ai … »
Il soupira, peinant à reparler de cet évènement.
« Ils m’ont demandé de…Ils m’ont demandé de tirer sur un enfant ! Mais je n’ai pas pu, alors ils l’ont… »
Ariel vit son regard s’emplir de larmes et son visage se crisper de douleur. Il était à bout…
Elle s’approcha encore et posa sa main sur son bras, en signe de réconfort. Il releva les yeux vers elle. Une larme dévala le long de sa joue.
« Tu ne comprends pas. Je suis pris au piège. Il m’a déjà enlevé ma femme, et maintenant … Il faut que je me sorte des griffes de ce monstre…»
« Si, je comprends. Mais te venger ne t’avancera à rien. Tu ne te sentiras pas mieux pour autant.»
« Le monde se portera mieux. »
« Peut être, sûrement. Mais pour une fois…Pense à toi. Quand bien même tu arriverais à atteindre Dex, tu crois qu’il n’y aurait pas de représailles ? »
Caleb sera la mâchoire.
« Ca m’est égal. »
« Maintenant ça est égal. Mais soyons franc, personne n’a envie de mourir. On t’a offert une seconde chance. Une nouvelle vie … »
« Il ne me laissera jamais en paix ! »
« Alors va-t-en ! Quitte la ville ! Qu’est-ce qui t’en empêche ? Rien ne te retient ici. »
« Il me retrouvera. »
Ariel lui sourit, gentiment.
« Le monde est bien assez grand pour te cacher. Et puis …Je suis là moi. Peut être que c’est ça mon job, que c’est pour ça qu’on m’a envoyé jusqu’à toi. »
« Pour m’aider à fuir ? »
« Pour t’aider à rester en vie. Et …Pour que tu retrouves la paix. »
Il la fixa, silencieusement. Il se demanda alors, où il serait en ce moment s’il n’avait pas accepté de laisser Ariel entrer dans sa vie. De toute évidence, elle était là pour donner un nouveau sens à sa vie. Il ne lui restait plus qu’à trouver lequel il voulait emprunter.
Son regard se posa sur le miroir à côté d’eux. Ce qu’il y découvrit l’intrigua. Il s’en approcha doucement. Il s’y voyait très nettement, Ariel s’y reflétait aussi mais une espèce d’aura l’entourait, la rendant radicalement différente.
« Quoi ? »
Ariel avait remarqué son air perplexe. Il se retourna vers elle.
« Ton reflet, dans la glace, ce n’est pas … »
« Ce n’est pas quoi ? »
Caleb fit mine de réfléchir.
« Ca expliquerait pourquoi elle ne t’a pas reconnue... »
« Mais qu’est-ce que tu racontes ? »
Agacée, elle fixa son reflet, essayant de comprendre.
« Je ne t’ai jamais posé la question mais …Avant de…Devenir un Ange, qui étais-tu ? »
« Je ne comprends pas. Où veux-tu en venir ? »
« Tu avais bien une vie, avant. De la famille, des amis…»
Ariel resta silencieuse, pensive.
« Je…Je ne sais pas. Je n‘ai plus aucun souvenir de…d’avant. »
« Et tu n’as pas envie de savoir ? »
Ariel n’aimait pas tellement la tournure que prenait la conversation.
« De savoir quoi ? »
Il haussa les épaules, comme si c’était une évidence.
«Oh je sais pas moi… Que peut être dehors, quelque part, il y a des gens qui te connaissent, qui t’ont pleuré quand tu es partie… Qui tiennent à toi.»
Elle le vit alors s’avancer vers elle et poser ses lèvres sur les siennes. Puis elle le sentit frissonner.



Il ne savait pas exactement pourquoi, mais il avait eu cette envie soudaine de l’embrasser, de la serrer contre lui. Cette femme le tranquillisait. Elle lui faisait un bien fou.
Pourtant lorsque leurs lèvres se rencontrèrent, un air glacial lui parcourut les veines, et s’empara de tout son être. Il se recula vivement, comme électrisé et à bout de souffle. Il la fixa intensément. Ce qu’il s’était produit ? Il ne savait pas. Mais lorsqu’il vit l’incompréhension dans le regard d’Ariel, il ne songea qu’à la rassurer.
Doucement il lui caressa la joue. Mais il ne la ressentait pas. Il effleura ses lèvres du bout des doigts comme pour essayer encore…Mais toujours rien. Il ne ressentait que le froid.
Les yeux d’Ariel se mirent à briller. Elle semblait attendre des explications.
« Tu es…Je n’arrives pas à … »
Caleb se tu. Comment lui expliquer ? Comment lui faire comprendre qu’il mourrait d’envie de la toucher, de l’embrasser, mais que de toute évidence, ce n’était pas dans l’ordre des choses ?
Ariel le fixa intensément, puis sembla comprendre. Effrayée, elle disparue.

Caleb appela Ariel pour la énième fois mais seul le silence lui répondait. Cela faisait près d’une heure qu’elle avait soudainement disparue, effrayée par ce baiser, par ce qu’il s’était passé ensuite, et par ce qu’elle était.
Lui avait finalement renoncé à son idée de vengeance. Ariel avait raison : ça ne l’aiderait pas à se sentir mieux, et encore moins à soulager sa conscience. Il fallait qu’il parte d’ici, qu’il laisse toute cette horreur derrière lui et qu’il commence une nouvelle vie. Peut être Ariel serait-elle d’accord pour rester à ses côtés ? Oh bien sûr elle avait le devoir d’aider les autres, mais il avait l’intime conviction que cette histoire les avait vraiment liés et que leur relation irait plus loin que son départ précipité.
Cependant il ressentait le besoin immense de retourner là-bas, une dernière fois, comme pour y faire son deuil.



Au loin le soleil commençait sa lente ascension vers le ciel. D’un rouge flamboyant il inondait l’horizon à perte de vue.
A son arrivée, Caleb découvrit l’entrepôt complètement vide. Il n’y avait plus rien. Les corps avaient disparus, les tâches de sang aussi. Il n’y avait plus aucune trace du massacre. Caleb s’agenouilla et caressa du bout des doigts l’endroit exact où le jeune garçon était tombé. Un frisson glacial le parcourut. Puis il se releva doucement et glissa sa main dans l’une des poches extérieures de sa veste. Il en ressortit la lettre de son frère.
Si Ariel avait réussi à le convaincre qu’il était une bonne personne, alors peut être qu’il pourrait en convaincre son frère. Il refusait d’imaginer qu’il ne le reverrait plus, et qu’Isaac garderait de lui cette image d’homme violent et insensible.
Alors il serra le poing, plissant la lettre entre ses doigts.
Il le retrouverait…Et ils formeraient de nouveau une famille unie. Comme avant.





Sur la route du retour, il fit une halte au centre ville. Avec les évènements de ces derniers jours, il n’avait presque rien mangé et la faim commençait à le tenailler. Se sentant incapable d’attendre, il se gara avec hâte et s’arrêta chez le premier marchand de sandwich.
Il tendit au commerçant un billet et ne prit même pas la peine de récupérer sa monnaie. Puis il traversa la route pour rejoindre le chemin qui menait au petit parc qui surplombait le lac. Une promenade à l’air frais lui ferait le plus grand bien.
Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas pris le temps d’apprécier la chaleur des rayons du soleil sur sa peau. Le ciel était d’un bleu parfait, et l’air était doux. Trop tenté, il retira ses chaussures et prit le luxe de marcher pieds nus dans l’herbe fraîche de la rosée du matin. Il inspira à pleins poumons et ferma les yeux. Rien ne pourrait venir gâcher ce pur instant de grâce.
C’est alors qu’un léger parfum vint lui chatouiller les narines. Un doux parfum de vanille, qu’il ne connaissait que trop bien. Sa femme portait le même. Instinctivement il se redressa et chercha autour de lui d’où provenait la fragrance.
Quelques mètres plus loin, une jeune femme lui faisait dos. Elle venait probablement de finir son jogging matinal puisqu’elle était en pleine séance d’étirements. D’un geste souple, elle rassembla ses cheveux et les attacha. C’est là que Caleb le vit. Son tatouage. Le long de sa nuque. Un scorpion. Le troisième signe astrologique de l’eau…

Intrigué, il s’avança doucement vers la jeune femme. Etait-ce possible qu’elle soit la clef de tout, comme le prétendait Ariel ? Est-ce que le fait qu’ils se trouvaient au même endroit au même moment et qu’elle portait le signe annoncé ne pouvait être qu’une pure coïncidence ?
Alors qu’il s’apprêtait à la rejoindre, la jeune femme tourna légèrement la tête, et sourit à un homme qui lui disait bonjour.
Le cœur de Caleb manqua un battement et il sentit ses jambes défaillir.
« Sarah… »




« Dex, je t’en pris, j’en ai besoin… »
« Et moi j’ai besoin que tu me paies ! »
Le regard livide, les cheveux fillasses, Sarah était parcouru de spasmes. Ses mains tremblotaient, et elle avait du mal à raisonner correctement. Elle était en manque.
Sans plus aucune dignité, elle se laissa tomber à genoux, l’air suppliant.
« Je te paierai la prochaine fois, je te le jure ! »
« Tes promesses ne me suffisent plus ma grande ! Si tu en veux, il faut payer, c’est comme ça que ça marche ! »
Dex savait très bien qu’il finirait par lui donner ce qu’elle demandait. Comme toujours. Il détestait avoir cette faiblesse. Et il la détestait elle de le rendre faible. Alors il la faisait payer, en la poussant à bout.
« J’aurai de l’argent ! »
« Tu dis ça à chaque fois ! »
Dex fit mine de partir, la laissant là, complètement désespérée.
« Mon mari est riche. »
En voyant l’expression intéressée sur le visage de son dealeur, Sarah devina qu’elle avait lâché la bonne information. Elle se releva et avança vers lui.
« Riche ? »
« Ouais, très riche. »
Dex sembla réfléchir.
« Dans ce cas, pourquoi n’as tu jamais de quoi me payer ? »
Sarah baissa les yeux.
« Parce qu’il finirait bien par s’en rendre compte … »
« Il n’est pas au courant ? »
Elle hocha la tête en silence.
« Et s’il l’apprenait, il ne me laisserait plus rien. »
Dex haussa les épaules.
« Alors tuons le ! Moi j’aurai mon argent, et toi ta came ! L’affaire sera réglée ! »
« Non ! Non je ne peux pas le…Je ne veux pas lui faire de mal ! »
Dex s’approcha d’elle, menaçant.
« Alors explique moi Sarah, comment comptes tu faire pour avoir libre service sur l’argent de ton cher et tendre mari ? »
Une lueur apparut alors dans le regard de la jeune femme.
« J’ai peut-être une idée. »


Ce jour là, lorsqu’elle vit la voiture de son mari arriver, elle sauta dans le canapé et se munit d’un bon livre.
Tout se jouait aujourd’hui.

Caleb avait discrètement suivit Sarah qui avait longé le parc. Il n’arrivait toujours pas à y croire. Comment était-ce possible ? Il lui avait tiré dessus ! Il avait vu son visage crispé de douleur et son regard terrorisé lorsqu’elle s’était écroulée devant lui. Tout ça était insensé.
Elle marcha le long du port et s’arrêta devant un petit cottage. De toute évidence, elle en était la propriétaire.
Physiquement elle avait peu changé. Mise à part ses cheveux qu’elle avait coupé et teint en noir, elle avait toujours cette silhouette longiligne, cette même peau blanche et le même sourire. Bien que les derniers temps de leur vie commune il ne l’ait pas souvent vue heureuse, il s’en souvenait parfaitement.
Elle caressa gentiment un petit chat qui l‘attendait sur le perron et s’engouffra à l’intérieur avec lui.
Caleb ne savait pas très bien ce qu’il devait faire, comment il devait agir. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne s’était pas manifestée pour l’aider à sortir de prison, pourquoi elle l’avait laissé se faire accuser de l’avoir tué. Pourquoi était-elle là comme si rien ne s’était passé ?
Et il n’y avait qu’elle pour répondre à ses questions.

Lorsqu’elle ouvrit la porte et que leur regard se croisa, il lut de la peur sur son visage.
Bouche bée, elle le fixa quelques secondes.
« Je suis désolée… »



Ariel posa un pied dans l’eau puis l’autre. Elle ferma les yeux et essaya de ressentir le vent sur son visage. Mais rien, elle ne ressentait absolument rien.
Pas une fois elle ne s’était posé de questions sur ce qu’elle faisait là et pourquoi. Qu’est-ce qui l’avait amené à devenir un Ange ? Pourquoi avait-elle accepté ? Qui était-elle avant ?
Elle ne savait même pu vraiment qui elle était…. Comment pouvait elle être un don du ciel et ne rien ressentir ?
Une sensation étrange devenue familière coupa court à sa réflexion.
Cette fois Caleb avait vraiment besoin d’elle.




« Qu’est-ce que tu fais là ? »
« Je crois que c’est à moi de te poser la question. Sarah…Comment est-ce que … ? »
« Oh Caleb, va-t-en d’ici tout de suite avant que… »
« Sarah ? »
Le sang de Caleb se glaça. Cette voix, cette fameuse voix qui peuplait tous ses cauchemars, il la reconnaîtrait entre mille.
Lorsqu’il vit apparaître Dex, son rythme cardiaque s’accéléra. Il avait une fâcheuse impression de déjà vu. Et surtout il ne comprenait plus rien.
Dex parut s’amuser devant sa totale incompréhension.
Le regard de Caleb se posa sur Sarah.
« Je t’en pris, il faut que tu m’expliques...Qu’est-ce que tu fais ici ? Où étais-tu passée toutes ces années ? »
Sarah ne su quoi répondre. C’est Dex qui prit les devants.
« Alors, tu n’as toujours rien compris hein ? Bon sang, tu es long à la détente ! »
« Alors expliquez moi ! Expliquez moi pourquoi je suis resté enfermé en prison pour un meurtre que je n’ai même pas commis ! »
Dex lui sourit, machiavélique.
« C’est pourtant très simple. Pour l’argent. »
« L’argent ? »
Il se tourna vers Sarah qui rougit de honte.
« Sarah avait besoin de ton argent, pour me payer. Ici on a rien sans rien, c’est la règle. Je lui ai bien proposé de te tuer mais, je ne sais pas pourquoi, elle a refusé. Ca aurait été tellement plus facile. Alors elle a eu cette brillante idée de te faire envoyer en prison. Comme ça elle pourrait avoir la main sur tout ton fric mais … »
Caleb comprit alors.
« Mais j’avais fait bloqué son accès aux comptes…Le jour où…J’avais demandé à ce qu’elle ne puisse plus rien retirer sans mon accord. Mais…Non, c’est impossible, je t’ai vu tomber ! J’ai vu la balle te toucher ! Et la dispute entre vous …Et le sang ? »
« Une simple mise en scène. Juste ce qu’il fallait pour te faire croire que tu avais tué ta propre femme. Sarah en a gardé quelques cicatrices mais rien de bien grave. Et là, tu nous as bien facilité la tâche lorsque tu as refusé de te défendre au tribunal et que tu as endossé l’entière responsabilité de ce crime. »
Caleb resta bouche bée, incapable de dire quoi que se soit.
« Cela dit ça n’a pas été si facile que ça. On avait besoin de temps pour trouver un moyen de récupérer l’argent et le manque de preuve jouait contre nous. Vu qu’il n’y avait aucune trace du corps, ton avocat aurait très bien pu réussir à te faire sortir de taule rapidement. Mais moi, j’avais besoin d’être assuré que tu resterais bel et bien au trou pour une paire d’année. »





Lorsque Dex pénétra dans le bureau de l’avocat, il sentit que ce dernier était tendu. Restant silencieux il observa les photographies disposées sur l’étagère.
« C’est ta femme ? »
« Oui, c’est Ariel. »
« Comment va t-elle ? »
« Elle est enceinte. »
« Ah. Félicitations. »
David Nolan s’impatienta. Il savait très bien que Dex n’était pas du genre à faire des visites de courtoisie.
« Qu’est-ce que tu veux Dex ? Allons droit au but, j’ai du boulot. »
« Et bien justement j’ai du travail pour toi. »
« Quel genre de travail ? »
« Du genre qui paie bien. J’ai besoin que tu me rendes un service. »
Rendre un service à Dex, ça n’avait jamais rien de bien gratifiant. David l’avait appris lui-même à ses dépends. Depuis qu’il connaissait Dex, il avait compris que la justice avait bien des vices.
«Un type vient de se faire arrêter pour le meurtre de sa femme. Il ne l’a pas tué, mais il croit que si. Et ça doit rester ainsi. »
« Quelles sont les preuves qui l’accablent ? »
Dex grimaça.
« C’est bien ça le problème. Il y a du sang mais vous ne retrouverez jamais le corps. »
« C’est une preuve capitale, sans ça je peux le faire sortir en un rien de temps… »
Dex s’avança vers lui.
« J’ai justement besoin d’être sûr qu’il purgera sa peine de prison…»
« Pourquoi ? »
« Ca, ça me regarde. »
David se colla contre le dossier de son fauteuil, l’air pensif.
« Tout ça me semble un peu trop compliqué. Cette idée ne vient sûrement pas de toi. Comment elle s’appelle ? »
« Contente toi de faire ce que je te dis ! »
« Ah je vois. Et c’est qui ? La femme du type en question ? Tu n’en as pas assez comme ça, il faut en plus que tu … »
Dex tapa violement des poings sur la table.
«Assez !»
Mais David ne se démonta pas. Dex ne lui faisait pas peur. Et il avait souvent besoin de lui.
« Je ne comprends pas, si elle t’a foutu dans le pétrin pourquoi ne pas la tuer comme toutes les autres ?
« Parce que je suis amoureux d’elle ! Voilà ! Ca te va ? Tu vas m’aider maintenant ? »
« Ce que tu me demandes de faire est très risqué ! Alors non, je refuse de faire ça ! Pourquoi devrais-je jouer ma carrière pour une simple amourette de passage ? »
Dex laissa alors tomber un dossier sur la table.
« Quand tu auras lu son dossier, tu changeras d’avis. »




« Le deal c’était qu’il te garde en prison et en échange je te faisais éliminer ! »
Sarah s’insurgea.
« Dex ! Tu m’avais promis de ne lui faire aucun mal ! »
« Parfois les règles du jeu sont obligées de changer… »
Ce ton d’excuse ne lui ressemblait pas. Il semblait que devant Sarah, il n’était plus le même homme.
« Je ne comprends pas. Pourquoi mon avocat aurait-il voulu ma mort ? »
Dex le fixa.
« Parce qu’il avait besoin de ton cœur. »
Caleb allait rétorquer quand il sentit une présence derrière lui. Ariel … Elle s’approcha doucement près de lui et posa la main sur son bras.
« J’ai un mauvais pressentiment. Viens, partons… »
Elle le tira vers elle mais il résista.
« Caleb ? »
Il ne bougea pas. Il avait les yeux brillants, l’air bouleversé. D’un hochement de tête, il lui désigna l’autre jeune femme.
« Ariel, je te présenta Sarah. Ma femme. »
Effectivement, Ariel dû admettre qu’elle ressemblait à la femme qu’elle avait vue sur la photo.
« Comment est-ce possible ? »
« C’est ce que j’essaie de comprendre…. »
Il avança alors vers le couple maudit.
« Alors, depuis le début je me suis fait manipuler. Tout ça n’était qu’une farce ? »
Ses nerfs venaient de lâcher. Il se mit à rire de colère. Il sentait que bientôt ses jambes ne le tiendraient plus. Puis il lança un regard noir à Sarah.
« Pourquoi ? Pourquoi n’être pas venu me voir, m’en parler ? J’aurai pu t’aider ! On aurait pu éviter tout ça ! »
« Non, tu ne m’aurais pas aidée ! Sinon tu n’aurais pas pris la décision de m’empêcher d’accéder aux comptes sans m’en parler ! »
« Evidemment ! Ca n’aurait pas été te rendre service que de te laisser acheter librement de la drogue ! Tu aurais pu réussir à décrocher ! »
Sarah avança alors vers lui, doucement.
« Mais je n’avais aucune envie de décrocher. »
Le silence retomba, lourd, pesant.
« Je ne suis pas comme toi…J’ai des problèmes, je ne le nie pas, je les assume. »
Elle lui caressa la joue du bout des doigts. Instinctivement, il posa sa main sur la sienne.
« Caleb…Je n’avais pas besoin d’être sauvée. Tu ne peux pas sauver tout le monde… »
Caleb se crispa.
« Va-t-en maintenant. Oublie tout ça et refais ta vie. »
Elle lança un regard rapide vers Ariel, lui sourit, puis se retourna. Mais Caleb lui saisit le bras.
« Je ne te laisse pas ici. »
« Tu n’as pas l’air de comprendre…Je suis avec Dex maintenant. »
Ce dernier jubilait. Mais Caleb ne voulait rien entendre.
« Je refuse de partir sans toi ! »
Dex, resté silencieux trop longtemps, s’avança alors vers eux.
« Quand est-ce que tu vas te rentrer dans le crâne qu’elle ne veut plus de toi ? J’te laisse une dernière chance. Dégage d’ici ! »
« Il vaut mieux pour toi et ton amie que vous partiez d’ici… »
« Mon dieu Sarah, comment peux tu vouloir rester avec un homme comme lui ? »
Elle ne lui répondit pas. Elle se contenta de reculer pour rejoindre Dex.
« Sarah ! »
Caleb la rattrapa par le bras et l’attira contre lui. Moins d’une seconde plus tard, Dex avait dégainé et tenait Ariel en joue.
« Tu la lâches, où je la descends. »
Caleb baissa les yeux sur sa femme.
« Il n’hésitera pas une seconde. Fais ce qu’il te dit. »
Caleb serra la mâchoire, et regarda Ariel. Elle avait du sentir ce qui arriverait, elle devait savoir que ça finirait mal. Comment cette histoire pouvait-elle finir autrement ? Il observa son visage, les yeux plongés dans les siens. Elle ne semblait pas avoir peur. Pas pour elle, en tout cas.
« Trop tard. Le temps est écoulé ! »
Dex pressa la détente et tira droit sur Ariel. Elle ferma les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle vit Caleb, juste devant elle, s’écrouler à terre. Sans vie…

Ariel avança lentement sur le sable. Elle laissa son regard se perdre au loin et son esprit vagabonder. Elle aimait bien venir ici. Un endroit de quiétude totale.
Elle le sentit très bien approcher derrière elle. Elle le sentirait toujours…
Caleb se mit à sa hauteur et observa la vaste étendue d’eau devant eux.
Aucun ne prononça le moindre mot pendant plusieurs minutes. C’est Ariel qui se décida à briser le silence, trop curieuse de comprendre ce qui l’avait poussé à agir ainsi. Elle tourna légèrement la tête vers lui.
« Pourquoi tu as fait ça ? »
Il lui répondit sans même réfléchir.
« Pour te sauver. »
Agacée, elle lui fit face.
« Mais je ne risquais rien ! Je suis déjà morte t’as oublié ?! Et toi maintenant tu es … »
« En paix. Avec moi-même et…Auprès de toi. »
Ariel laissa une larme dévaler le long de sa joue. Attendri il se pencha sur elle et l’effaça. Pour la première fois, il ressentit le contact de sa peau sur la sienne. Une vague de chaleur l’envahit tout entier. Il la fixa intensément et lui sourit. Trop heureuse de ressentir à nouveau de telles sensations, elle se laissa aller et se blottit dans ses bras.
« Oh Caleb…Ca ne devait pas finir comme ça… »
« Mais si, c’est exactement comme cela que ça devait se passer… »
Le couple se retourna. La vieille femme s’avança vers eux, le visage serein.
« Je ne comprends pas…Je devais l’aider et…J’ai échoué dans ma mission. Il est…Mort ! »
Elle leur sourit gentiment.
« Il faut que je vous montre quelque chose. »
Le décor se mit alors à tournoyer, et ils se retrouvèrent dans une chambre d’hôpital. Là où finalement tout avait commencé.
Ariel s’approcha doucement du lit où une petite fille reposait. Ce visage... Il lui semblait familier.
« Qui est-ce ? J’ai l’impression de…De la connaître. »
« C’est votre fille. »
Ariel se retourna vers la vieille femme, interloquée.
« Certes, tous vos souvenirs vous ont été enlevés. Mais…Il est bien impossible d’effacer l’amour d’une mère pour son enfant. Essayez de vous rappeler… »
Caleb l’encouragea à en faire de même. Ariel ferma alors les yeux, puis soudainement, elle se souvint. Absolument tout lui revint en mémoire.
« Maddy ! »
« En prenant la balle à votre place, ce n’est pas vous que Caleb a sauvé, mais elle. Il lui a donné son cœur… »




Ariel peinait à garder les yeux ouverts. Allongée dans son lit d’hôpital, elle luttait contre la fatigue. L’accouchement avait été difficile, et ils avaient dû pratiquer une césarienne. David pénétra dans la chambre et lui tendit le verre d’eau qu’elle lui avait demandé. Puis il s’assit à ses côtés et serra sa main dans la sienne.
« Je suis très fier de toi… »
Ariel sentit les larmes lui monter. Elle était de plus en plus émotive. Tout avait été si vite…Sa rencontre avec David, leur mariage, le bébé…Même lui était arrivé plus vite que prévu. Elle n’en était qu’à sa trente-cinquième semaine de grossesse. Malgré quelques difficultés, elle avait mis au monde une magnifique petite fille.
« On ne lui a toujours pas trouvé de nom… »
Effectivement, il leur restait ce petit détail à régler.
« Très bien, laissons le Destin choisir pour nous. »
Elle saisit un magazine de mode sur sa table de nuit, ferma les yeux et ouvrit une page au hasard. Le mannequin représentait sur la page était entièrement habillé de blanc, et portait deux ailes d’ange.
« Et bien se sera…Madison. »
« Madison ? Ouais, j’aime beaucoup. »
Satisfaite, Ariel reposa le magazine et colla un baiser sur les lèvres de son mari.
C’est ce moment que choisi le docteur pour entrer.
« Madame Nolan, comment vous sentez-vous ? »
« Fatiguée. Quand est-ce que je pourrai voir la petite ? »
Le médecin sembla hésiter. Elle comprit d’instinct que quelque chose n’allait pas.
On lui expliqua alors que sa petite fille souffrait d’un souffle au coeur et que des analyses ultérieures avaient montré une atteinte du ventricule droit.
Et que tôt ou tard, il faudrait lui greffer un nouveau cœur.
Oui mais voilà le problème, la petite Madison appartenait à un groupe sanguin très rare…

Lorsque David pénétra dans la chambre de Madison, la petite était sagement assise sur son lit. Elle n’avait pas encore le droit de se lever, et elle ne pourrait rentrer chez elle que dans une bonne semaine. Lorsqu’elle leva les yeux sur lui et lui sourit, David sentit son cœur se gonfler d’amour. Enfin… Sa fille était enfin sauvée ! Le cauchemar était terminé. Madison avait une longue vie qui l’attendait. Attendri, il alla s’assoire à ses côtés, posa un baiser sur son front puis lui caressa doucement les cheveux. Leurs moments de complicité étaient si rares …
« Qu’est-ce que tu dessines ? »
Le dessin représentait deux petits bonhommes. Une femme et un homme qui se tenaient par la main.
« Ca c’est maman. Et ça c’est Caleb. »
En entendant ce nom, David sentit un frisson lui remonter dans le dos jusqu’à l’échine. Son sang se glaça.
« Caleb ? Qui c’est ça, Caleb ? »
« Tu sais, c’est celui qui m’a donné son cœur. C’est grâce à lui que je ne suis plus malade. »
David se releva, inquiet.
« Maddy ! Tu dis n’importe quoi ! Et comment tu pourrais savoir ça toi ? »
Elle continua son coloriage, imperturbable.
« C’est maman qui me l’a dit. »
« Maman ? »
David déglutit. La panique s’était emparée de lui. Pourquoi Maddy disait-elle toutes ces choses ? Comment pouvait-elle savoir pour Caleb ?
« Chérie…Tu sais bien que ta maman n’est plus là … »
Madison resta impassible, trop occupée à colorier impeccablement les ailes de sa mère.
« Elle est venue me voir. C’est un Ange maintenant tu sais … »
« Un Ange ? »
« Oui tu sais un Ange…Elle aide les gens qui en ont besoin… »
« Oh, et je peux savoir ce qu’elle t’a dis d’autre ? »
« De ne pas m’inquiéter. Que tout irait bien. Et qu’elle veillerait toujours sur moi. »
David en resta sans voix. Madison, quant à elle, mit la dernière touche à son dessin et le contempla.

Soudain les nuages laissèrent place au soleil et un flot de lumière emplit la salle. Maddy leva les yeux vers le ciel et sourit.

Oui, tout irait bien maintenant.

whaou... là, je reste sans voix ! c'est magnifique !!
et j'ai vraiment adoré ton histoire !
merci beaucoup !


Emilie

et encore

c'est vraiment de tres belles histoires.

Sérieux tu ferais un tabac stu les publiais !!!! Tu deviendrais riche