Le Lien - Suite et fin Page 3

Coucou à tous !
Me revoilà avec une toute nouvelle histoire !
J'espère qu'elle vous plaira !
Voici le premier chapitre

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Le réveil afficha six heure cinquante-huit du matin. Les rayons du soleil, par leur lente ascension, réveillèrent la jeune femme, bien enfouie dans ses draps. Leur faible chaleur lui caressa la peau avec douceur.
Sept heure.
Le buzzer strident du réveil acheva de la sortir de ses songes. Ariel ouvrit péniblement les yeux, et dans un grognement, elle s’empressa d’éteindre ce son horrible. Une seule seconde, elle songea à se rendormir. Elle n’avait aucune envie d’affronter cette nouvelle journée. Mais elle n’avait pas vraiment le choix. C’est dans la voix de sa petite fille, Madison, qu’elle trouva enfin la force de se lever.
Cette dernière était déjà à table et attendait impatiemment son bol de corn flakes. Aussi blonde que sa mère était brune, elle lui sourit malicieusement tout en allant lui coller un baiser sur la joue pour lui dire bonjour. Du haut de ses dix ans, Madison était une petite fille des plus adorable. Ariel avait de quoi être fière d’elle. Même si, comme tous les enfants, elle avait eu du mal à se faire au divorce de ses parents, survenu trois ans plus tôt, elle ne s’était jamais plainte de quoi que se soit et s’était aujourd’hui parfaitement accommodée de cette situation. Peut-être même plus que sa mère.
« N’oublie pas que c’est ton père qui te récupère ce soir à l’école. »
Madison acquiesça en silence, ne détachant pas son regard du dos de la boite de céréales qu’elle lisait avec attention chaque matin.
Ariel se contenta de boire un café. Savoir que sa fille ne serait pas auprès d’elle ce soir, ni les deux prochaines semaines de vacances qui allaient suivre, lui coupait l’appétit. C’était déjà comme ça à chaque week-end lorsqu’elle allait retrouver son père. Celui-ci avait insisté pour l’amener avec lui et sa nouvelle famille en vacances dans une petite île des Caraïbes. Ariel se serait bien empressée de refuser cette proposition, mais elle se devait de ne pas priver Madison de vacances pareilles. Elle n’avait pas l’occasion de lui en offrir de telles. Son maigre salaire de serveuse ne lui permettait pas de faire des folies. C’était d’ailleurs grâce à la pension que lui versait son ex qu’elle pouvait vivre dans cet appartement.
« Maman, je peux avoir un chat ? »
« Tu es allergique aux poils de chat. »
« Un chien alors ? »
Ariel jeta un rapide coup d’œil au petit espace de leur appartement.
« On en a déjà parlé. Un chien ici serait malheureux, il n’aurait pas de place pour se dépenser. »
« Je pourrais le sortir ! Il y a le petit parc juste à côté ! Je m’en occuperai ! »
« Maddy… »
« S’il te plait, s’il te plait ! »
Ariel renversa le reste de son café dans l’évier et se retourna vers sa fille.
« On verra. Tu as pris tes médicaments ? »
« Oui. »
« Bien. Maintenant, monte t’habiller ou tu vas être en retard à l’école. »
Madison n’insista pas et obéit instantanément à sa mère. Ce qu’elle ne savait pas c’est qu’à son retour de vacances, un chiot l’attendrait dans sa chambre.

Dix minutes plus tard, les deux filles se retrouvèrent à l’entrée de l’immeuble, enfin prêtes à partir. Alors qu’elle venait enfin de retrouver son trousseau de clefs au fond de son sac, le regard d’Ariel se posa sur une maison de l’autre côté de la rue. Les volets étaient clos depuis des années déjà. Même bien avant qu’elles n’emménagent ici. L’ancien propriétaire aurait été, parait-il, envoyé en prison. Depuis personne n’était venu y vivre. Elle observa la mystérieuse maison encore quelques secondes, jusqu’à ce que Maddy lui rappelle l’heure à grands coups de klaxon.

Ariel arrêta sa voiture juste à l’entrée de l’école. Des enfants, surexcités par l’approche des vacances, y entraient de partout, en courant et hurlant, certainement trop contents de dire enfin au revoir à leur instituteur et leurs cahiers pour quelques temps.
« Tu es bien sûre de n’avoir rien oublié ? »
Maddy brandit fièrement son gros sac de voyage.
« Tout est là ! »
Ariel sentit son cœur se serrer. Maddy allait partir loin d’elle pendant deux longues semaines, et ça n’avait pas vraiment l’air de la chagriner.
« Et, tu as mon numéro de portable noté quelque part ? »
« Oui. »
« Tu sais que tu peux m’appeler à tout moment, hein chérie ? »
« Maman, ne t’en fais pas, tout ira très bien ! »
« Parle pour toi ! Qu’est-ce que je vais faire moi sans toi pendant tout ce temps ? »
Maddy détacha alors sa ceinture et se pencha pour serrer sa mère très fort dans ses bras.
« Tu vas me manquer tu sais. »
« Toi aussi. »
Ce câlin, tout aussi réconfortant qu’il soit, fut brusquement interrompu. On toquait au carreau de la portière. Le sourire d’Ariel s’évanouit aussitôt. Celle qui était devenu son pire cauchemar depuis presque quatre ans, depuis le jour où elle avait surpris une conversation téléphonique entre son mari et sa maîtresse, la dévisageait hautainement. C’était le genre de femme qui ne supportait pas de perdre. Véritable requin en affaires, c’était également une véritable tigresse lorsqu’il s’agissait d’hommes. Ils étaient collègues, et travaillaient dans le même bureau d’avocats. Ariel la détestait d’avoir gâché son mariage et sa vie de famille, mais paradoxalement, elle la remerciait de lui avoir ouvert les yeux sur David, son désormais ex-mari.
A vrai dire, elle n’avait même pas essayé de le retenir plus que ça.
Aussi dignement que possible, Ariel sortit de la voiture pour la saluer. Elle ne put s’empêcher d’être crispée lorsque Madison le fit. Sa plus grande peur, c’était que cette garce blonde ne prenne sa place, son rôle de mère auprès de Maddy. Elle soupçonnait vaguement son ex-mari de s’être mis cette idée dans la tête : lui prouver qu’elle était une mauvaise mère, et que leur fille serait bien mieux avec lui, dans un cocoon familial, dans leur immense maison…
« Bonjour Sydney »
La nouvelle madame Nolan releva ses lunettes de soleil sur son crâne décoloré, dévisagea Ariel et lui renvoya un « bonjour » des plus distants. N’y prêtant aucune attention Ariel se retourna vers sa fille, déjà en grande discussion avec son demi-frère, d’un an son aîné.
« Amusez-vous bien tous les deux, faites bon voyage. Et toi surtout n’oublies pas de passer un coup de fil quand tu seras arrivée ! »
Une dernière fois, Maddy se colla dans les bras de sa mère pour lui dire au revoir, puis les enfants s’éloignèrent, sous les regards, attendri pour l’une, indifférent pour l’autre, de leur mère.
« Ne vous en faites pas, Maddy est entre de bonnes mains. »
Ariel préféra ignorer sa remarque douteuse.
« Elle va s’amuser comme une petite folle ! C’est un hôtel luxueux vous savez. Il y aura là bas de quoi lui faire totalement oublier que vous existez. »
Ariel se retourna vers elle, choquée. Sydney se contenta de lui faire un sourire narquois et de replacer ses lunettes sur son nez. Elle saisit le sac de voyage que Madison avait laissé là et s’en alla, heureuse de son coup.
Ariel, quant à elle, resta plantée là quelques secondes, blessée par ces propos. Ce fut le bruit des pneus crissant sur l’asphalte qui la sortit de ses songes. Un bolide noir zigzaguait dans la rue, fonçant droit vers l’entrée de l’école. Fonçant droit sur Sydney, qui, trop occupée à faire découvrir à tout le monde sa nouvelle décapotable, ne l’avait pas vu venir. Ariel n’aurait su dire ce qui la poussa à agir ainsi. Quoi qu’il en soit, elle se retrouva à courir en direction de Syd, hurlant son nom.
Un bruit de klaxon se fit entendre. Dans un dernier élan, Ariel se jeta sur sa rivale, pour l’écarter de la route. Le temps sembla s’arrêter.
Il y eut un choc, du verre brisé, un corps retombant au sol, une voiture qui détale…

Du sang.


La porte battante de la salle d’opération s’ouvrit avec fracas. Déjà de part et d’autre du lit d’hôpital des infirmières et des médecins s’activaient. Le corps inanimé respirait très difficilement, le sang dans ses poumons obstruait ses bronches. Les résultats que les moniteurs affichaient n’étaient pas très optimistes.

Lorsque Ariel ouvrit les yeux, un horrible mal de crâne s’empara d’elle. Sa tête semblait être dans du coton, elle n’entendait presque plus rien. L’agitation de la rue avait disparu. Elle se releva difficilement, essayant de se remémorer ce qui venait de se produire. Se massant doucement les tempes, elle se rendit compte alors qu’elle se trouvait dans un endroit plutôt singulier. A peine plus grand qu’un ascenseur, la pièce était d’un blanc lumineux et complètement close. Il n’y avait n’y porte, ni fenêtre. Juste quatre murs immaculés. Ariel remercia le ciel de ne pas être claustrophobe. Mais la situation ne l’enchantait pas vraiment. Elle se demandait comment elle avait fait pour atterrir ici, mais surtout, comment allait-elle faire pour en sortir ? Elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions, car elle ressentit une violente douleur aux côtes.
« C’est encore douloureux ? »
Surprise Ariel se retourna. Trop vite. Le mal s’intensifia. Une grimace déforma ses traits.
« Je survivrai. »
« Vous ne croyez pas si bien dire. »
Ariel dévisagea l’inconnue quelques instants. Une femme, la soixantaine environ. Une certaine sagesse se lisait sur son visage. Et bizarrement ce visage était rassurant. Mais comment était-elle arrivée ici ? Ariel aurait juré qu’une seconde plutôt, elle était seule dans cette pièce.
« Qui êtes vous ? Et qu’est-ce que je fais ici ? »
Ariel n’eut pas le loisir de pousser plus loin son interrogatoire. Elle reçut à cet instant comme une décharge électrique en pleine poitrine, ce qui, sous le coup de la douleur, la fit reculer jusqu’à se confronter au mur.
« Mais… Qu’est-ce qui se passe ? »
Elle était à bout de souffle.
La femme en face d’elle, qui ne s’était toujours pas présentée, avança lentement, tranquillement, jusqu’à elle, les mains croisées dans le dos.
« On essaye juste de vous réanimer »
« Quoi ? »
« Je vous assure, les médecins font de leur mieux. »
Ariel fronça les sourcils. Si c’était une blague, elle n’était vraiment pas drôle !
« Mais bon sang qui êtes vous ? »
Soudainement, le décor qui entourait les deux femmes changea du tout au tout. La situation en elle-même était déjà bizarre, mais là, Ariel en resta sans voix. Comment étaient-elles passées de cette pièce blanche sans issue à cette salle d’hôpital ? Pire encore, quelle explication donner au fait que la femme qui était couchée sur la table d’opération, en train de se faire réanimer, n’était autre qu’elle-même ?
« Mais comment c’est…C’est pas possible, je dois dormir. C’est un cauchemar, je vais me réveiller. C’est ça hein ? Je dors ? »
Alors qu’Ariel restait les yeux fixés sur son corps toujours inanimé, l’inconnue s’avança vers elle.
« Malheureusement non, vous ne dormez pas. Tout ça est bien réel. »
Ariel se retourna vers elle, complètement déboussolée.
« Vous avez eu un accident. Une voiture vous a heurtée. Cependant… »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que la porte battante s’ouvrit pour la deuxième fois. Ariel vit entrer alors tour à tour, Maddy, David, Sydney et son fils. Sa fille était en larme, l’appelant de toutes ses forces. Aussitôt Ariel se précipita vers Madison, pour lui montrer qu’elle était là, que tout allait bien. Mais Maddy gardait ses yeux désespérément fixés sur le corps de sa mère dont la vie s’échappait peu à peu.
« Maddy, c’est maman, regarde moi ! Je suis là !»
« Votre fille ne vous vois pas. »
Ariel fit mine de ne rien entendre.
«Maddy je t’en pris, fais un effort ! Je suis là ! Maddy ! »
Une infirmière s’approcha d’eux et leur demanda de quitter la pièce. David prit leur fille dans ses bras, jeta un dernier regard vers son ex-femme et tenta, tant bien que mal, de calmer Madison.
C’est en voyant les égratignures superficielles de Sydney qu’Ariel commença à se rappeler.
Maddy à l’école, Sydney qui la provoque, la voiture…L’accident.
« C’est héroïque ce que vous avez fait. »
Ariel se retourna vers la seule femme qui semblait reconnaître sa présence.
« Pardon ? »
« Vous sacrifier, pour une femme que vous détestez. Ce n’est pas tous les jours qu’un humain fait preuve d’un acte totalement désintéressé, au péril même de sa vie. »
Ariel commençait soudainement à réaliser ce qui s’était passé.
« Je n’ai pas réfléchis, je …Non… »
Elle se retourna une dernière fois vers son corps, qui recevait plusieurs décharges dans l’espoir de faire repartir le cœur. Elle les ressentait encore, mais pas comme la première fois. La douleur devenait de plus en plus lointaine.
« Alors…Je suis morte ? »
« Pas encore. »
« Vous venez me chercher ? Pour m’emmener au paradis ? »
L’inconnue sourit et s’approcha d’elle.
« Oh ne me dîtes pas que je vais en enfer ? Vous savez, je ne voulais pas réellement piquer le pourboire de ma collègue ! Mais elle m’avait cherché ! Je voulais juste lui rendre la monnaie de sa pièce. Sans mauvais jeu de mot. »
De nouveau, l’inconnu sourit, se moquant même un peu d’elle.
« Si je suis ici c’est pour vous proposer un marché. »
« Quelle sorte de marché ? Si je lui rends son pourboire vous me ramener à la vie ? »
« Malheureusement, ça ne marche pas comme ça. Ce n’est pas moi qui décide qui doit vivre ou qui doit mourir. Cependant pour la façon dont vous avez perdu la vie, en vous sacrifiant pour une autre, je vous offre une autre option. »
« Quel genre d’option ? »
« Cela vous dirait de devenir un Ange ? »
Ariel resta bouche bée. Elle cligna des paupières et secoua la tête.
« Cette fois c’est sûre, je suis en train de dormir. »
« Oh non vous ne dormez pas. Je comprends que tout cela puisse sembler…Etrange, et bien sûr, vous n’avez aucune raison de me croire mais...Regardez autour de vous. Cette femme sur cette table, qui s’apprête à rendre l’âme, c’est bien vous. Les médecins ne vous sauveront pas, les dommages sont trop importants. »
« Mais je …Je ne peux pas partir maintenant ! J’ai ma petite fille, il faut que je sois près d’elle ! Elle est si jeune et … »
Au fur et à mesure qu’elle prenait conscience de la situation, ses yeux commençaient à s’emplir de larmes.
« Je vous offre la possibilité de faire un choix. Celui de ne pas quitter un royaume pour un autre, mais de rester dans un monde intermédiaire. »
« Celui des anges ? Vous voulez vraiment me faire croire qu’il existe des êtres qui veillent sur nous tout au long de notre vie pour essayer de la rendre meilleur ? »
« Je ne vous demande pas d’y croire. C’est un fait. »
« Dans ce cas il faudrait peut-être congédier la personne qui était censé veiller sur moi ! Ce n’est vraiment pas le pied de finir comme ça ! »
« Je vous le répète, ce n’est pas à nous de décider de la mort de quelqu’un, nous n’avons pas le pouvoir de l’empêcher, seulement de faire en sorte que la vie de la personne qu’on protège soit la plus belle possible jusqu’à la fin. »
Ariel ne savait plus quoi penser. Tout au fond d’elle, elle savait parfaitement qu’elle n’était pas en train de rêver, même si elle essayait de toutes ses forces de se persuader que tout ça n’était qu’un horrible cauchemar. Mais tout était réel, bien trop réel.
« Vous avez un don pour vous préoccuper des gens qui sont dans le besoin. Pour repérer les âmes errantes qui ont besoin de soutient. Vous pouvez être ce soutient. »
« Et qu’est-ce que je suis censée faire pour ça ? »
« Acceptez ma proposition. Pour le reste je m’en occupe. Il vous suffira de vous laisser guider. »
Ariel regarda les médecins, qui montraient clairement des signes d’abandon, puis sa petite fille à travers le carreau de la porte, pleurant dans les bras de son père.
« Je pourrai veiller sur elle ? »
« D’une certaine manière. Si vous acceptez, vous oublierez tout. Tout ce qui faisait parti de votre vie d’avant. Madison y comprit. Mais qui sait, peut-être deviendra-t-elle votre protégée un jour. »
Ariel la fixa intensément, et respira profondément. Le mal était fait, peut importe ce qu’elle choisirait de faire, elle ne verrait plus Maddy, ne la serrait plus dans ses bras, ne lui lirait plus d’histoires. Mais elle avait l’occasion de le faire pour quelqu’un d’autre. Elle n’avait plus rien à perdre de toute façon. Elle inspira profondément, à la fois tremblante d’inquiétude, mais aussi certaine de prendre la bonne décision.
« Très bien. J’accepte. »
Ariel se retourna une dernière fois vers sa fille. Les larmes dévalèrent ses joues, alors que le docteur leur annonçait son décès.

Merci ma belle !

Oups, j'ai oublié de mettre mes impressions.
Comment te dire...captivant dès le premier chapitre. Très bonne accroche qui donne envie d'avoir la suite. Hâte de lire la suite

Pauvre Maddy!
C'est beau, c'est triste surtout la fin on se met à la place de la petite fille derriere la vitre...

snif snif c triste mais sais vraiment un tres bon debu jador tt tes histoir continu

La suite

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Libre. Enfin libre.
Inutile de dire qu’il appréciait tout particulièrement l’air frais de ce matin de février qu’il inspira à pleins poumons. Cela faisait près de 10 ans qu’il n’avait pas eu l’occasion d’être totalement maître de lui-même sans qu’on épie ses moindres faits et gestes. Sa bonne conduite en prison lui avait fait gagner deux ans. Bien sûr, il avait tout intérêt à se tenir à carreau pendant tout ce temps, car on ne lui permettrait pas la moindre erreur. Il était considéré comme un meurtrier après tout. Mais à partir d’aujourd’hui, il pourrait reprendre, du moins essayer de reprendre un train de vie tout à fait normal. Certes, plus rien ne serait comme avant. Un homme ne ressort pas tout à fait le même d’une décennie d’incarcération, mais il avait cette étrange impression que tout irait très bien. D’un pas décidé, il traversa la rue, prêts à affronter tous les obstacles de la condition humaine.

***

Pourquoi fallait-il que son premier protégé soit un criminel ? Tapis dans l’ombre, Ariel le regarda traverser la rue, à la fois excitée par sa mission mais aussi intriguée par cet homme que tout désignait comme dangereux. Elle avait du mal à comprendre pourquoi on lui avait confié un cas aussi difficile. D’ordinaire, les Anges se contentaient de veiller sur les humains de là haut, ils n’intervenaient que très rarement, pour ainsi dire jamais, dans leur vie. Pourtant c’était expressément ce qu’on lui avait demandé de faire. Comme s’il n’était pas comme tous les autres humains, comme s’il était spécial. Ariel comprenait d’autant moins ce traitement de faveur que cet homme était un assassin.
On ne lui avait pas dis grand-chose sur lui. A vrai dire elle était toujours dans le floue. Elle n’avait que très peu de souvenirs en mémoire ; lorsqu’elle s’était réveillée, elle ne se rappelait que de son prénom. C’est une femme d’un certain âge qui l’avait mis au goût du jour. Un Ange. Elle était devenue un Ange. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle avait accepté sa condition comme si elle le savait depuis toujours. Tout s’était fait naturellement. A présent, elle n’était plus qu’une entité surnaturelle capable de prendre une apparence humaine le temps de ses missions.
Il fallait qu’elle avance plus vite, sinon elle risquait de le perdre de vue. Tout autour d’elle dans la rue, les gens étaient emmitouflés dans leur manteau, leur visage à moitié enfoui sous leur grosse écharpe qui devait les protéger du froid. Ariel ne ressentait pas le froid. Aussi, elle ne se rendit même pas compte du regard des gens, intrigués par cette jeune femme si peu habillée qui ne semblait pas se rendre compte que la température était descendue en dessous de zéro.

Ariel ne fut qu’à moitié étonnée par la première destination de son protégé : un bar. Un homme qui venait de passer autant d’années en cellule n’aspirait donc qu’à ça en sortant ? Boire ? Tout en ruminant à voix haute, Ariel pénétra à son tour dans l’établissement. A peine y avait elle déposé un pied qu’elle fut engloutie par la fumée de cigarette. Elle pensa alors que n’importe quel humain normalement constitué aurait étouffé. Heureusement pour elle, elle n’était plus un être humain. Il n’était que huit heure du matin, et pourtant les places vides n’étaient pas en surnombre. Un simple coup d’œil l’aida à le repérer. Accoudé au comptoir il venait de commander un scotch sec. Pas le moins intimidée du monde, Ariel prit place à côté de lui. De tout évidence, cette intrusion l’agaça. Pourtant, elle se devait d’engager la conversation. Ils auraient tout de même pu lui donner son nom...

Bon sang, mais qui c’était celle là ? Tout ce qu’il voulait ce matin c’était savourer son verre. Il n’en avait pas pris un depuis si longtemps… Alors pourquoi venez-t-elle tout gâcher en lui parlant des méfaits de l’alcool ? Il ne lui fit même pas cadeau d’un battement de cil. Il l’ignora superbement. D’ailleurs, lorsqu’elle commença sa tirade sur le fait que l’air était irrespirable, il bu son verre d’un trait, laissa un billet sur le comptoir et quitta le bar.

Ariel grimaça. Mauvais départ. Mauvais endroit. Elle regarda la porte se refermer sur lui.
« Je vous sers quelque chose madame ? »
« Vous avez du jus de carottes ? »


***

Ariel fut encore moins surprise par l’endroit où elle le retrouva, beaucoup plus tard dans la journée. A vrai dire la nuit était déjà tombée. En tant qu’Ange gardien, un lien l’unissait à lui, même si pour l’instant cet homme n’en avait pas encore conscience. Elle était censée être capable de le ressentir, de savoir où il se trouvait à chaque instant. Pour l’heure elle avait dû mal à maîtriser ce don. Aussi avait-elle passé une grande partie de sa journée à lui courir après sans jamais réussir à lui mettre la main dessus. Jusqu’à maintenant.
Le néon de la boite projetait sa lumière rose fluo sur le mur de l’immeuble d’en face. Il ne cessait de grésiller, menaçant à chaque seconde de rendre l’âme. Des gens entraient et sortaient sans arrêt. Des hommes pour la plupart. Parfois, une gogo danseuse prenait le risque de venir fumer une cigarette à l’extérieure mais les nombreuses remarques désobligeantes des passants ou même des clients la dissuadaient de rester plus longtemps. Ariel ne savait plus très bien combien de temps cela faisait qu’elle l’attendait ; elle avait perdu la notion du temps. Plusieurs fois, elle s’était demandée si elle ne ferait pas mieux de rentrer et d’aller le chercher, mais à la façon dont le videur la dévisageait, elle avait très peu de chance d’avoir accès à la salle.
Contre toute attente, son protégé sorti enfin, alors qu’elle essayait d’échafauder un plan pour échapper à la vigilance du videur. Aussitôt elle l’interpella.
« Hey ! »
Lorsqu’il se retourna et la reconnut, il n’en crut pas ses yeux.
« Encore vous ?! Pourquoi me suivez-vous partout ? »
Ariel jeta un rapide coup d’œil aux alentours pour s’assurer qu’ils seraient à l’abri des oreilles indiscrètes.
« Ecoutez, je ne vais pas y aller par quatre chemins : je suis votre Ange gardien ! »
L’homme la dévisagea quelques secondes en silence, bouche bée, puis leva les yeux au ciel en soupirant. Sans rien lui dire il tourna les talons et s’éloigna d’elle. Ariel ne se découragea pas pour autant. Les choses étaient ainsi, il faudrait bien qu’il s’y fasse. Elle lui emboîta alors le pas.
« Oui, je sais tout ça à l’air complètement dingue mais… »
Avant qu’elle n’ait pu finir sa phrase, il s’arrêta net et se retourna vers elle, la stoppant dans son élan.
« Ecoutez moi bien mademoiselle. Je me fiche complètement de qui vous êtes et de ce que vous avez à me dire. Ca ne m’intéresse pas, alors fichez moi la paix. Et un petit conseil : aller consulter ! »
« Mais je vous assure que… »
« Hey beau brun, tu me ramènes ? »
Une petite blonde d’apparence assez vulgaire s’approcha d’eux et prit autoritairement le bras du protégé d’Ariel. Et sans qu’elle n’ait le temps d’ajouter quoi que se soit, le couple s’installa à l’avant d’une vieille voiture qui démarra en trombe.

***

Il se réveilla en sursaut, secoué de spasmes. Un cauchemar. Encore un. Décidément, cette nuit le hanterait à vie.
En sueur, il mit un temps avant de se rappeler où il était. Après avoir engagé la conversation avec cette inconnue plutôt entreprenante, il l’avait conduite naturellement dans ce motel à seulement quelques kilomètres de chez lui. L’amener dans sa propre maison aurait été trop… Personnel. Bien décidé à retrouver un peu de chaleur il se retourna dans l’espoir de se blottir contre sa partenaire, mais il n’entra en contact qu’avec la fraîcheur des draps. Elle était partie. Sans doute voulait elle éviter cette conversation un peu gênante que l’on a après une nuit comme celle là. Une nuit, une aventure sans lendemain. Elle avait eu raison.
Il soupira et jeta un coup d’œil au réveil. La nuit ferait bientôt place au jour.
Soudain, il entendit un bruit. Les sens en alertes, son attention se reporta immédiatement sur la femme assise dans le fauteuil face au lit. Etonné, il se redressa. Alors elle – comment s’appelait elle déjà ? – n’était donc pas partie ?
« Tu ne crois pas que tu serais plus à l’aise dans le lit avec moi, princesse ? »
« Princesse ? C’est avec ce compliment que vous avez l’habitude de draguer ? C’est dépassé. »
Il déchanta rapidement en reconnaissant la voix de la femme qui le suivait depuis sa libération.
« Vous savez, je vais finir par appeler la police ! »
« Oh, c’est assez ironique, qu’un ancien détenu emprisonné pour meurtre appelle la police non ? Vous aller leur dire quoi ? Qu’une femme vous court après et qu’elle vous effraie ? »
Son discours l’agaçait. Tout ce qu’il voulait c’était qu’elle parte. Il se serait bien levé pour la ficher lui-même à la porte, mais son pantalon se trouvait de l’autre coté de la chambre. Il l’avait abandonné à terre à peine la porte s’était-elle refermée…
« Comment êtes vous entrée ? »
« Je traverse les murs. »
Il reste bouche bée une seconde seulement.
« Cette fois j’appelle les flics ! »
Elle se leva précipitamment et avança vers lui.
« Non, bon d’accord j’ai forcé la serrure avec une épingle à cheveux ! Vous savez, comme dans les films ! »
Mais bon sang qui était cette femme ? Que lui voulait-elle à la fin ?
« Vous êtes complètement cinglée ! »
Il tira le drap contre lui afin d’être le plus couvert possible pour partir à la recherche de son pantalon. Mais à peine était-il debout que la jeune femme le lui tendait, apparemment pas du tout désarçonnée par sa remarque. Tout aussi simplement, elle se retourna pour le laisser enfiler son jean en toute intimité.
Il ne pouvait pas appeler les flics, cela rimerait à quoi ? Au pire, c’était juste une femme un peu égarée. Elle avait l’air de tout sauf de quelqu’un de dangereux. Elle était même plutôt agréable à regarder. Il avait eu le temps de la dévisager alors qu’elle lui tendait ses affaires. Elle était assez petite et avait cet air qu’ont certaines femmes, cet air de fragilité, celui qui donne envie de les protéger. Ses yeux verts et sa chevelure brune flamboyante lui donnaient au contraire ce charme qu’on les battantes. Ce contraste la rendait d’autant plus charmante, sinon mystérieuse.
Estimant qu’elle lui avait laissé assez de temps elle se retourna vers lui. Avec ses cheveux mi-longs, il avait vraiment l’air d’un bad boy. L’affreux tatouage sur son bras et celui qui remontait le long de son cou n’avaient rien de rassurants non plus. Ariel se demanda ce qu’elle allait faire à présent. Il était évident qu’il n’était pas enclin à l’écouter ce soir. Elle doutait qu’il le serait les jours suivants d’ailleurs. Pourtant elle devait agir, absolument. Ce qu’elle devait faire avant tout, c’était gagner sa confiance.
« Caleb, c’est sympa comme nom. »
Il la dévisagea durement.
« La seule lecture que j’ai trouvé pour patienter ce sont vos papiers d’identité. »
« Depuis combien de temps êtes-vous dans cette chambre ? »
« Une, peut-être deux heures… »
De nouveau, il crut halluciner. Il n’aimait pas ça. Cette femme était restée des heures là, dans le noir, à l’épier.
« Où es…La fille ? »
« Oh, elle est partie, assez précipitamment, y’a déjà un bout de temps. »
« Elle vous a vu ? »
« Non, j’étais en mode Casper ! »
Il la dévisagea étrangement. Comprenant qu’elle venait de faire une erreur tactique, elle avança vers lui dans l’espoir que ses mots auraient plus d’impacte.
« Ecoutez, j’ai bien compris que vous ne voulez rien entendre à mon discours mais … Le fait est que je suis votre Ange Gardien et que je dois … »
Il leva les yeux au ciel.
« Assez ! »
Il attrapa sa veste et fonça vers la porte. Elle tenta vainement de le rattraper alors qu’il dévalait les escaliers à toute vitesse.
« Mais où est-ce que vous allez ? »
« Le plus loin possible de vous ! »
Elle s’arrêta, consciente qu’aucun de ses efforts ne servirait à quelque chose.
« Je vous retrouverai vous savez. »
De plus en plus contrarié il s’arrêta à son tour, tourna les talons et avança à grand pas vers elle, menaçant.
« Pour la dernière fois, fichez moi la paix. »
Malgré sa haute stature - il la dépassait de deux bonnes têtes - elle ne se démonta pas.
« Je regrette, je ne peux pas. Si je suis là, c’est pour vous aider. »
« Ne vous donnez pas cette peine, je ne crois pas même pas aux anges… »

Tu as un don ! La suite la suite !!!!!

bravo
J'ai vraiment hâte de connaître la suite.
Tu as vraimentr beaucoup de talent.
Encore bravo
Laetitia.

Bravo !
C'est superbe

Merciiii
La suite dans pas trop longtemps promis

Tu as beaucoup de talent en tout cas !!
Et oui la suite, la suite !!!
Merci à toi de nous faire partager cela !

Petit bout de suite

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Il ne s’attendait pas à ce que ça lui fasse cet effet là. Déjà lorsque le taxi avait pénétré la rue et qu’il l’avait aperçue de loin, son cœur s’était serré. Maintenant il était face à elle et il resta quelques minutes, silencieux, à l’admirer. Sa maison… Son chez lui. Elle était si jolie autrefois…Un vrai petit coin de paradis. Dès la première fois qu’il l’avait visitée, il en était tombé amoureux. Tant de souvenirs y étaient enfermés, bons et mauvais… Il s’en voulait presque de ne pas avoir pensé à demander à quelqu’un de s’en occuper pendant son « absence ». A présent, avec ses volets clos et son jardin en friche, elle faisait presque peine à voir. Son âme s’était éteinte le jour où il était partit.
Pensif, il plongea la main dans son manteau et en sortit un trousseau de clef. Il était tant de lui redonner vie.

Il était là. Elle en était sûre. Elle le sentait. C’était comme si quelque chose la poussait vers lui, jusqu’à lui. Face à une grande bâtisse abandonnée, Ariel soupira. Rien ne laissait présager que cette fois ci, elle arriverait à le convaincre. Mais elle, elle était bien déterminée à mener sa mission à bien ! Même si elle ne savait pas encore trop quoi faire. De quoi pouvait-on protéger quelqu’un qui était capable de tuer ? Mais peu importait, pour l’instant elle devait trouver un moyen d’établir un lien avec lui, une certaine connexion. Peut être qu’à l’usure…

Il ne l’avait pas entendue arriver. Le plancher n’avait pas craqué sous ses pas comme il le faisait sous les siens. Lorsqu’elle lui signifia sa présence, il ne pu s’empêcher de sourire.
Il se doutait bien qu’elle referait tôt ou tard apparition, et à vrai dire il s’attendait à ce que se soit plus tôt.
« J’ai bien failli attendre ! »
« Est-ce un moyen détourné pour me dire que vous êtes content de me voir ? »
Il se retourna pour lui faire face.
« Comment êtes vous entrée ? »
« L’important n’est pas comment, mais pourquoi. »
« Oh je sais pourquoi, vous allez encore me dire que vous voulez m’aider ? Le hic, dans tout ça, c’est que je n’ai absolument pas besoin d’aide, je m’en sors très bien tout seul ! »
« Oh oui, on a bien vu où ça vous a mené jusqu’à présent. »
Que répondre à ça ? Il sortait de prison, alors il était vraiment tout sauf un modèle de réussite.
Résigné, il se décida à lui laisser une chance de s’expliquer.
« Et en quoi très précisément pouvez-vous m’être utile ? »
La jeune femme grimaça.
« Et bien ça, je ne le sais pas encore ! »
« Comment ça vous ne savez pas ? »
« Oui, ils n’ont pas été très clairs sur ce point, tout ce qu’ils … »
« Qui ça ils ? »
« C’est assez compliqué à expliquer. »
« Alors, si je résume bien tout, des personnes dont vous êtes incapables de me dire qui ils sont vous ont chargé vous, de veiller sur moi, mais vous ne savez pas pourquoi ? C’est grotesque ! »
« Hey ! Je n’ai pas vraiment eu le choix ! Pour tout vous dire ça ne m’arrange pas vraiment de devoir m’occuper d’un criminel mais … »
« Et moi ça ne m’arrange pas qu’une foldingue veuille s’occuper de moi ! »
« Je ne suis pas folle ! »
« Et moi je ne suis pas un criminel ! »
Après avoir haussé le ton, tous deux se fixèrent, face à face, en silence. La discussion tournait en rond, elle ne parviendrait pas à lui faire entendre raison. Si seulement le Destin pouvait lui donner un petit coup de pouce…
Au même moment un bruit de verre brisé se fit entendre. Se dirigeant vers la porte d’entrée, Ariel sur les talons, Caleb y trouva une petite balle de baseball au milieu des débris de verre. La balle avait sans doute traversé le vitrail de la porte. Sans plus attendre Caleb sortit sur le perron pour rendre la balle à son propriétaire et lui demander quelques explications, mais il tomba nez à nez avec un petit chien qui lui renifla gaiement les chaussures. Une seconde plus tard, une petite fille accourait pour le prendre dans ses bras.
« Je suis désolée monsieur.»
Caleb n’eut pas la force de la gronder pour sa bêtise lorsqu’il aperçut les traces de larmes sur son visage.
« J’ai lancé la balle trop fort. Il est encore petit mon chien, il n’a pas réussi à l’arrêter. »
« Oh tu sais ce n’est pas très grave, j’allais faire changer cette vieille porte de toute façon. »
Ceci n’eut pas l’air de réconforter la fillette qui se remit à sangloter.
Prit de compassion, Caleb s’accroupit à sa hauteur.
« Est-ce que ça va ? »
Elle ne lui répondit pas. Il devait certainement lui faire peur, avec sa dégaine. Pour lui montrer qu’elle ne craignait rien, il caressa doucement l’animal qui en retour ne s’arrêtait plus de lui lécher la main.
« Madison ! »
Caleb releva la tête. Une femme traversa la rue et les rejoignit. Caleb se releva. Il la détailla : en tailleur, impeccablement manucurée et coiffée, portable à bout de bras… Exactement le genre de femme qu’il avait en horreur.
« Que s’est-il passé ? »
Caleb lui désigna la balle.
« Oh pas grande chose, juste une balle perdue. »
« Madison, je t’avais dis de faire attention ! Tu ferais mieux de rentrer. J’arrive dans une minute. »
La gamine s’exécuta de suite.
« Je vous pris de nous excuser, je payerai vos réparations. »
« Ce n’est pas la peine. »
« J’insiste. »
Caleb la jugea être le genre de femme qui pensait que tout pouvait se régler par l’argent.
« Elle n’a pas l’air d’aller très bien, je lui ai pourtant dis que ça n’était pas grave, mais elle continuait de pleurer… »
« Oh euh…Elle est très à fleur de peau en ce moment, elle vient de perdre sa mère. »
« Je suis désolé. »
« C’est sa mère qui lui avait acheté ce chien, depuis elle ne le quitte plus ! »
« C’est compréhensible. »
« Je vous pris encore une fois de bien vouloir nous excuser. »
Caleb lui sourit poliment. Il aperçut alors la petite Maddy monter les escaliers de son immeuble. Elle tenait un cadre tout contre son cœur. Son sang ne fit qu’un tour lorsqu’il reconnu le portrait sur la photo. C’était cette femme qui le suivait partout ! Sur cette photo elle tenait la gamine dans ses bras, et toutes les deux affichaient le même beau sourire. Alors ça voudrait dire que… ?
« Caleb ? »
La jeune femme en question l’avait rejoint sur le perron. Et aussi naturellement que possible, elle fit un petit signe à la gamine. Caleb les regarda tour à tour, complètement déboussolé. Ils ne se reconnaissaient pas ? Mais comment était-ce possible ? Sa mère, prétendument morte était là, sous ses yeux et elle ne la reconnaissait pas ? Complètement effaré par tout ce que cette scène pouvait engendrer comme conséquences, il n’entendit même pas Ariel reprendre son discours. Tout se bouleversa dans sa tête. Pourquoi sa fille ne la reconnaissait pas ? Pourquoi disaient-ils qu’elle était morte, alors qu’elle se trouvait juste là, à côté de lui ? Rien de tout ça n’avait de sens, c’était irréel ! Il devait absolument mettre ça au clair. Sortant très soudainement de sa torpeur, il posa une main sur l’épaule de la jeune femme, la coupant dans son argumentation.
« Il faut qu’on parle ! »

J'adore ta nouvelle fic tu sais XD
Et j'ai que 4 mots a dire :
JE VEUX LA SUITE !!!

oui enfin prend ton temps quand même , j'vais pas me montrer autoritaire quand même !

En tout cas j'aime bien ta façont d'écrire , et dans cette fic sa me fais penser a Marc Levy... auteur que j'adore donc ^^

Bon courage a toi , sa doit prendre du temps de faire une fic !


Alexia

Merci
Jep ense que je posterai la suite disons mardi
Et oui effectivement ça prends du temps ....J'avais commencé cette histoire y'a bien un an mais par manque de temps et d'inspiation j'ai laissé tomber ! Puis j'ai repris ! Une bonne semaine de boulot peut suffire à tout finir !

Pas la peine de dire que j'adore. Mais en fait si je vais quand même le dire: j'adoooooooooooooooooore! T'as un vrai talent puce!!! Plein de bisous!!!!

Les rayons du soleil adoucissaient l’air de cette fraîche journée. Côte à côte, Ariel et Caleb remontaient lentement l’allée principale du parc.
« C’est irréaliste. »
Ariel venait de lui raconter tout ce qu’elle était en mesure de lui expliquer.
« Je ne connais même pas votre prénom »
« Je m’appelle Ariel. Enfin…Je crois. Je n’ai plus aucun souvenir de ma vie d’avant. »
Ce qui pouvait expliquer le fait qu’elle n’ait pas reconnu sa propre fille. Mais ça n’expliquait pas pourquoi elle ne l’avait pas reconnue.
Ils avancèrent en silence jusque sur un vieux pont de pierre. Caleb s’y adossa et perdit son regard au loin. Ariel le dévisagea, intriguée par ce retournement de situation.
« Je…J’ai dû mal à comprendre. Qu’est-ce qui vous a fait changé d’avis à mon égard ? Pourquoi acceptez-vous de m’écouter maintenant ? »
Caleb hésita. Si sa famille ne la reconnaissait pas, c’est peut être qu’après tout il y avait une bonne raison. Il évita alors soigneusement de répondre.
« Et moi j’ai dû mal à comprendre comment vous comptez m’aider si vous ne savez même pas ce que vous êtes censée faire ? »
Ariel haussa nonchalamment les épaules.
« Je dois certainement vous empêchez de faire une nouvelle bêtise. D’ailleurs, si vous me parliez de celle qui vous a conduit en prison ? »
Caleb se redressa un peu pour lui faire face.
« Il n’y a rien à en dire. »
« Je ne risque pas de pouvoir vous aider si vous ne me parlez pas. »
« Ecoutez, même si j’ai toujours dû mal à croire à tout ça, je veux bien acceptez votre aide, et je pense même pouvoir réussir à vous supporter à partir du moment où vous ne me forcez pas à parler de cette histoire là. »
« Très bien. »

***


L’horloge indiquait deux heure du matin lorsque Caleb se réveilla en sursaut.
Un cauchemar. Encore une fois.
Il en était devenue la proie. Toujours le même. La nuit du drame le hantait sans cesse. Pas une nuit ne s’écoulait sans qu’il ne revive ce terrible instant.
Sachant pertinemment qu’il n’arriverait plus à s’endormir, il rejeta le drap sur le lit et se leva.
Tout était arrivé si vite. Le coup de feu était parti sans même qu’il ne s’en aperçoive.
Ses traits se crispèrent. Comment tout avait pu finir comme ça ?
Machinalement il récupéra une petite boite en carton posée sur son armoire. Puis il s’assit à même le sol et en détailla le contenu.
Il ne s’attendait pas à pleurer. Il avait déjà pleuré, longtemps. Puis il s’était arrêté, d’un coup, devenant dur comme pierre.
A cran, il se releva et quitta la pièce précipitamment. Il avait besoin d’air.

Aussitôt Caleb partie, Ariel apparut. Elle n’avait rien perdu de la scène. A son tour, elle s’agenouilla au sol et sans pudeur découvrit ce que la boite contenait : une addition, des tickets de cinéma, un bracelet…
C’est une photo qui attira son attention. Caleb y posait aux côtés d’une jeune femme, tous les deux souriant et respirant le bonheur. Ariel en fut troublée. L’homme sur la photo ne ressemblait en rien à celui qu’elle venait de rencontrer. Il avait perdue cette lueur qu’il avait au fond des yeux, certainement en même temps que son envie de sourire.
Ariel posa délicatement le cliché au sol puis replongea dans la boite. Elle en sortie une coupure de presse, repliée sur elle-même et jaunie par le temps.
L’article était accompagné d’une photographie de Caleb, le regard livide, les mains dans le dos, menottée.
Ariel retint son souffle.
Sa femme, Caleb avait tué sa femme !
Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de se remettre de ses émotions, Ariel se sentit violemment happée en arrière. Face à elle, Caleb semblait fou de rage.
« Comment avait vous osé ? »
Il accentua la pression de ses mains sur les épaules de la jeune femme et la secoua quelque peu.
« Vous n’aviez pas le droit ! »
Lorsqu’il la relâcha elle eut un mouvement de recul. De peur.
« Je … »
« Je veux que vous quittiez cette maison ! »
« Caleb… »
« Partez ! Maintenant ! »
Elle n’attendit pas qu’il lui répète une nouvelle fois.
Caleb la regarda s’enfuir, encore tremblant de colère.

Ariel stoppa le jet de la douche et sortit aussitôt de la douche. Elle s’enveloppa dans une serviette et effaça la buée du miroir d’un geste de la main. Elle fixa un instant son reflet dans la glace, dépitée. Dans quelques jours son divorce serait prononcé. Elle repensa aux larmes de sa petite fille lorsqu’elles avaient quittés ensemble leur grande maison, pour venir habiter ici. Un minuscule appartement, c’est tout ce qu’elle pouvait lui offrir. Madison n’avait rien dit, elle avait même montré de l’enthousiasme en découvrant sa chambre. Mais Ariel savait très bien ce qu’elle ressentait. Elle aussi avait eu à subir le divorce de ses parents. Comme eux, elle avait lamentablement échoué dans sa vie de couple. Mais était-ce vraiment sa faute si son mari en aimait une autre ?
Elle chassa ces mauvaises pensées et enfila un jeans et un vieux tee-shirt. Elle se sentait vraiment lasse. Peut-être que Maddy ne verrait aucun inconvénient à ce qu’elle commande une pizza et qu’elles la dégustent ensemble devant un bon film.
Elle s’empressa de faire part de son idée à sa petite fille.
Mais elle trouva sa chambre vide.
« Maddy ? »
Aucune réponse.
Ariel traversa l’appartement en appelant une nouvelle fois sa fille. Elle aperçut alors la porte d’entrée grande ouverte. Son souffle se coupa. Pourvu que…
Paniquée, elle avança rapidement jusqu’à la porte et remarqua alors de grosses tâches de peinture au sol. Celles-ci se poursuivaient dans le couloir puis dans l’escalier. Retrouvant quelque peu espoir, elle monta les marches deux par deux avec précipitation.
Deux étages plus haut, et le souffle court, Ariel aperçut enfin sa petite fille. Agenouillée au milieu du grenier de l’immeuble, elle pressait fortement ses mains contre une feuille de papier. Ariel s’approcha doucement d’elle.
« Maddy ? Qu’est-ce que tu fais là ? J’étais inquiète, je ne te voyais plus. »
« Pardon. »
Imperturbable, elle resta concentrée sur son œuvre.
Ariel l’observa. Madison était tout pour elle. Si elle la perdait, il ne lui resterait plus rien. Elle avait de la peinture partout, mais elle respirait la joie de vivre. Parfois Ariel rêvait de retrouver l’innocence de l’enfance, quand tout allait toujours bien, et que la moindre petite chose futile ne se transformait pas en problème insurmontable.
Soudain, Madison se redressa d’un coup, l’air victorieux, coupant cour à la réflexion de sa mère. Ses mains étaient pleines de peinture verte. Elle admira ses empruntes immortalisées sur la feuille et sourit avec satisfaction.
« Aujourd’hui à l’école, la maîtresse nous a raconté une histoire. C’est une petite fille qui doit quitter sa maison car il y a la guerre, alors elle cache une lettre où elle raconte sa vie sous le plancher. Et un jour, une autre petite fille la découvre ! J’ai eu envie de faire pareille. Mais je savais pas quoi raconter, alors j’ai fais un dessin. »
Ariel lui sourit.
« C’est une chouette idée. »
« Tu veux le faire avec moi ? »
Ariel n’hésita même pas. Ces instants avec sa fille étaient des moments de grâce. Elle tenait à y participer pleinement, même si cela voulait dire se recouvrir les mains de peinture.
« Qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? »
« Choisis ta couleur ! Y’a vert, comme moi j’ai fait ou bleu, ou rouge ou jaune … »
« Va pour le bleu ! »
Madison tendit le petit tube de gouache à sa mère qui s’en étala sur les mains. Alors qu’Ariel appliquait ses mains sur la feuille Madison se releva.
« J’ai une autre idée, je reviens ! »
La gamine se précipita dans la cage d’escalier et réapparut quelques minutes plus tard, brandissant fièrement une photo.
Ariel se redressa tandis que Maddy s’installait à ses cotés et lui montrait la photographie. Elle avait été prise près d’un an auparavant, le jour de son trentième anniversaire, lorsqu’elles avaient passé tout un après midi sur les balançoires du parc municipal à discuter et faire les folles. Ariel n’oublierait jamais cette journée, une des plus belles de son existence.
« Très bien, et où va-t-on cacher tout ça ? »
Madison finît d’inscrire son prénom et celui de sa mère sur la feuille puis se dirigea en direction du mur. Elle déplaça une petite pierre, puis, après avoir soigneusement plié plusieurs fois la feuille aux empruntes, elle la glissa dans le creux avec la photo et remit la pierre en place.
Elle se retourna vers sa mère, l’air légèrement inquiet.
« Tu crois que quelqu’un la trouvera ? »
« J’en suis sûre. »

Et bien encor une fois je poncturais mon commentaire d'un " je veux la suite " XD
En plus en ce moment j'ai rien a lire alors sa m'occupe drolement ... Continue comme sa elle ai bin ton histoire !


Alexia

Madison avait profité de l’inattention de Sydney, trop occupée à hurler dans son portable, pour se faufiler entre les cartons de déménagement et se rendre au grenier de l’immeuble. Elle aimait beaucoup cet endroit, elle y venait souvent avant, avec sa mère. C’était un peu leur refuge. Et elle était triste de quitter cet endroit, ce lieu qui contenait tant de souvenirs…Parfois elle avait même l’impression de sentir encore son odeur, sa présence, comme si elle était toujours là, à veiller sur elle…Cette idée lui redonnait du baume au cœur et surtout de l’espoir, l’espoir qu’un jour peut être, elle la reverrait…
Elle retira la pierre du mur et la laissa tomber négligemment au sol. Bouleversée elle récupéra les souvenirs qu’elle avait caché ici quelques années auparavant. Délicatement, elle déplia tout d’abord la feuille de papier et caressa du bout des doigts l’emprunte de sa mère. Une larme dévala le long de sa joue, et elle ne chercha pas à l’effacer.
Elle renifla puis alla s’asseoir sur des caisses entreposées près de la fenêtre sans détacher son regard du dessin. Il était devenu un trésor précieux à ses yeux. Une preuve de plus qui confirmait la complicité existante entre mère et fille.
Puis son attention s’attarda ensuite sur la photo. Elle était un peu cornée et poussiéreuse mais le principal était là. Elle et sa mère, côte à côte, ensemble…Sur cette image, rien n’y personne ne pourrait jamais les séparer. Madison ne chercha pas non plus à refouler les sanglots qui la submergèrent, et elle pleura à chaudes larmes, serrant l’image contre son cœur. Elle resta plusieurs minutes ainsi, jusqu’à celle qu’elle entende la voix criarde de Sydney l’appeler.
Alors qu’elle s’apprêtait à descendre, un léger coup de vent lui fit perdre l’équilibre. Pour se rattraper, elle lâcha le dessin, qui passa par la fenêtre, se nichant au creux de la gouttière du toit de l’immeuble d’à coté.
Madison ne prit même pas la peine de réfléchir et sauta sur le balcon.


Caleb coupa le moteur, sortit de la voiture en saisissant son sac de provisions et claqua la portière. Il était d’une humeur massacrante. Après les évènements de la veille, il n’avait pas fermé l’œil. Bien sûr il était en colère contre cette femme qui pénétrait sans gène dans son intimité, mais il s’en voulait d’avoir réagit aussi violemment.
Machinalement il alla récupérer son courrier. Certainement de la publicité, amassée depuis des années, qui aurait bien pu lui écrire ?
Pourtant, cette fois ci, une petite enveloppe blanche manuscrite lui était adressée. Son cœur manqua un battement lorsqu’il en reconnu l’écriture. Il s’empressa de l’ouvrir mais une légère brise lui fit échapper des mains la précieuse enveloppe. Lâchant tout le reste il se précipita sur la route pour la récupérer. C’est en se redressant qu’il l’aperçut.
La petite Madison, sur le toit de l’immeuble d’en face, manquant de tomber à tout instant.

Jamais il n’avait gravit quatre étages aussi rapidement. A bout de souffle, il se précipita près de la fenêtre du grenier.
« Hey ! »
La gamine ne se retourna même pas, elle venait de poser pied sur le toit de l’immeuble voisin et elle semblait trop occupée à vouloir récupérer un morceau de feuille coincé quelques mètres plus bas, mais encore hors de sa portée.
« Qu’est-ce que tu fabriques ! Remonte, c’est dangereux ! »
Voyant qu’elle ne daignait l‘écouter, il enjamba à son tour la grille du balcon et se retrouva non loin d’elle. Caleb n’avait jamais souffert de vertige, mais il ne se sentait pas vraiment à l’aise. Il écarta les bras pour réussir à avancer avec le plus d’équilibre possible.
Une dernière fois il essaya de la raisonner.
« Je t’en pris reviens vers moi ! Tu risques de tomber et de te faire très mal ! »
Mais une nouvelle fois elle ignora ses avertissements.
Une vague de panique s’empara de Caleb lorsqu’il la vit s’agenouiller et se pencher vers la gouttière. Ne réfléchissant plus aux risques, il accéléra le pas. Il fit impasse sur les protestations et les pleurs de l’enfant lorsqu’il la tira vers lui et la souleva. Il la coinça sur son épaule, et fit marche arrière. Il pria intérieurement pour que les tuiles de ce vieil immeuble soutiennent leur poids, sinon, la chute pourrait s’avérer mortelle, pour tous les deux.
Avec peine, il se hissa sur le balcon et une fois à l’abri, il reposa la petite fille à terre.
Devant ses larmes il n’eut pas le cœur à la gronder, alors il s’assura juste qu’elle allait bien. En l’examinant un peu plus attentivement, il se rendit compte à quel point elle ressemblait à Ariel. Hormis la couleur de cheveux, c’était tout à fait elle : le même visage, les même yeux.
Caleb essaya alors de se remémorer son prénom.
« C’est…Madison c’est ça ? »
La gamine hocha la tête.
« Et bien Madison, dis moi, qu’est-ce qui t’as poussé à jouer les cascadeuses ? »
Madison pointa du doigt la feuille blanche qu’on percevait bien d’ici.
« Tu voulais récupérer ce morceau de papier ? Il est vraiment très important ? »
Elle hocha de nouveau la tête.
« C’est un dessin qu’on a fait, avec maman… »
« Ok. Très bien, je vais le récupérer, je te le promets, mais d’abord, je vais te ramener à ta famille. »
Madison ne broncha pas. Elle saisit doucement la main de Caleb et le mena chez elle.

***

Caleb s’assura que l’échelle était bien callée contre le mur de son atelier. Il savait bien qu’elle lui servirait un jour.
Jamais il n’oublierait le regard de Madison, lorsqu’il lui avait ramené ce fameux dessin. Il aurait aimé pouvoir lui dire qu’il savait où était sa maman, mais il restait trop de questions en suspend. Trop de choses qu’il ne comprenait pas. Ariel prétendait être là pour l’aider, mais peut-être que c’était l’inverse, peut-être que c’était lui qui devait l’aider à revoir sa fille…Au moins une dernière fois.
De toute évidence, sa rencontre avec Ariel, puis avec Madison, ne pouvait être une coïncidence. Mais avant de tirer tout ça au clair, il devait rétablir le lien avec Ariel.
Il hésita un instant. Comment était-il censé la joindre ? D’habitude, elle était toujours là, à la suivre …
Pas franchement sûr de lui, il prononça simplement son prénom à voix haute, puis attendit quelques secondes. Il se trouva alors stupide et renonça. C’est alors qu’elle fit son apparition, sortant de l’ombre et avançant vers lui. Elle restait silencieuse et semblait le dévisager avec méfiance.
Doucement il fit un pas vers elle et la dévisagea à son tour, gravement.
« Je vais tout vous raconter. »

Elle était bien ta petite suite mais le hic justement c'est que ta suite et trop petite XDDD

Mrci beaucoup !
Vivement la suite !


Alexia