Difficile et alors ?

"Un artiste, une vie... Une fan, une envie."

Peu de gens nous comprennent, nous, les fans. Pourtant, nous ne sommes pas si différents.

Avant lui, ma vie n'avait pas de sens. Il est celui qui me fait renaître et me donne le courage de tout recommencer. Voilà ce que je pense à chaque fois que je l'entend. Pourtant, je ne le dis pas. On risquerais de me prendre pour une folle. Une sale groupie qui ne sait faire rien d'autre que de se lamenter sur son pauvre sort.

Je m'en souviens très bien. Il était environ vingt et une heures quinze. J'étais tranquillement installée dans le fauteuil du salon, regardant sans grande conviction l'émission de télévision de la chaîne nationale. Les artistes se succédaient à mesure que mon énergie s'affaiblissait. Je fermais les yeux. Deux minutes passent. Seulement deux minutes, me dis-je.
Puis, sa voix angélique vint emplir mes oreilles de sa douce mélodie. Un extrait de sa musique.

"Qu'il m'a fallut la peur,
Pour être rassuré.
Que j'ai connu la douleur,
Avant d'être consolé."

La tête un peu instable, je levais les yeux vers l'écran. Ils s'illuminaient à la vue de son doux visage d'ange. Un sourire innocent, et des pupilles d'un bleu profond. Je tombais sous son charme. Sans même prendre le temps d'écouter la fin de l'émission, je saisissais ordinateur, téléphone et écouteurs. J'ouvre mon lecteur de musique, et lance son dernier album dans mes oreillettes, le son réglé au maximum.
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Et voilà où j'en suis toujours, six mois plus tard. J'ai légèrement évolué depuis. Je suis maintenant son actualité. De toute les manières possibles et imaginables. Je peste derrière mon écran lorsque je vois que les dates de ses concerts ne comptent pas de passages dans ma région. Je lui envoie au moins un message par jour.

J'entend parfois ma famille parler de moi. Ils me prennent pour une cinglée. Je suis de nouveau seule. Pourtant, cette solitude est bien plus simple à supporter. Il m'aide. Et m'aidera toujours. De quelques façons que ce soit. Il est celui qui ne m'abandonnera jamais. Il restera toujours dans un coin de ma tête, dans un coin de mon coeur, dans un coin de moi.

Peu importe ce qu'on dit de moi, je suis fière de l'aimer et personne ne m’empêchera d'être ce que je suis.

Je sais que je rencontrerais toujours quelqu'un qui partage mon amour pour lui. Et ça ne tarde pas. Trois personnes deviennent importante pour moi dans les jours qui suivent. Mais je sais très bien que si je ne leur parle pas directement, la solitude ne s'effacera pas totalement.

"Ici ailleurs, peu importe
La vie sera toujours plus forte
Ici ailleurs, là ensemble
Voilà ce qui nous rassemble"

Tant pis pour moi. C'est une vie que j'ai choisit et je ne la quitterais pas pour faire plaisir à des gens qui ne comprennent ce qu'est l'amour pour une personne telle que lui. Je ne veux plus me cacher. Je veux vivre comme je suis. Même si cela implique moqueries et solitude.

Une fan n'est pas forcément une acharnée. Elle peut tout aussi bien être calme, posée et admirative. Et, je dois avouer que c'est tout à fait ce que je suis. Mais il faut aussi avouer que ce doit être le cas le pus problématique.

Quand on est une fan acharnée, rien ne nous arrête pour obtenir une photo ou un autographe de la star voulue. Cependant, quand on est le genre de fan que je suis, on a souvent ce temps d'arrêt avant d'oser approcher de la star. Ou pas, dans certains cas. Certains cas comme le mien.

Mon plus grand rêve, pouvoir l'approcher. Sans peur. Sans frissons d'angoisse. Seul le frisson de l'admiration. Celui de l'excitation. Celui de l'envie. Tout sauf de la peur. Voilà ce à quoi je rêve chaque minute de ma vie. Et quand j'entends les gens autour de moi dire que ce ne sera sans doute jamais possible, j'ai juste une envie : leur hurler qu'avec la volonté de l'admiration, j'y arriverais. Qu'avec suffisamment de détermination, je rendrais ce rêve réalité. Peut être pas aujourd'hui, peut être pas demain. Mais un jour.

Bien sûr, il faudra aussi penser à réussir à lui parler. Pouvoir l'approcher n'est pas tout. Lui parler sera sans doute le plus difficile. Je me connais suffisamment bien pour savoir le genre de réaction que j'aurais une fois arrivée en face de lui. Je bloquerais. J'aurais ce temps de blocage de la parole qui ne reviendra au seul moment qu'il ne sera plus là. Et je sais tout aussi pertinemment que cela n'a rien à voir avec ma timidité. Mon admiration pour lui est comme la source de ce blocage. Je crois que ma plus grande est de me rendre ridicule.

Je me hais suffisamment pour ce qui est arrivé la seule et unique fois où j'ai pu le voir en chair et en os. Je me hais à un point tel que le moment où j'écris ce texte est le seul où je m'autorise à y repenser sous peine de faire une crise de panique. De panique, de manque presque. Je ne peux pas vraiment définir ce sentiment qui grandit un peu plus en moi chaque jour. Est ce l'admiration qui augmente toujours un peu plus. Est ce l'amour qui naît en moi ? Quel est ce sentiment étrange ? Dites le moi, je deviens folle un petit peu plus chaque jour. Laissez moi le voir, laissez moi lui parler. Je ne peux plus supporter ce vide en moi. I faut qu'il soit combler. S'il vous plaît, comprenez moi. S'il vous plaît, laissez moi.