Mes nouvelles EDIT fin

Alors bon voila, j'écris depuis que je suis petite et plus serieusement depuis 2ans.... Je n'aime pas montrer ce que j'écris mais en ce qui concerne la nouvelle que je vais vous présenter, j'ai reussi a prendre confiance apres l'avoir montrée a quelques personnes....donc je la partage avec vous, extrait par extrait
N'hésitez pas a dire ce que vous pensez, en bien comme en mal....

La premiere partie est la moins reussie a mon avis....Mais vaut mieux que ce soit dans ce sens la....


CHOCOLAT VIENNOIS


Un denier coup d’œil a ma montre. Juste pour savoir. 19h45, c'est-à-dire 45 minutes de retard. Je commençai à me demander pourquoi les gens avec qui j’avais rendez-vous étaient toujours en retard. Que ce soit ma mère, quand je l’attendais à la sortie du lycée, que ce soit ma meilleure amie lorsque l’on devait aller au cinéma, elles avaient toujours été en retard. Et voila que j’attendais encore. Je connaissais Léna depuis longtemps, assez longtemps pour dire qu’elle n’était jamais en retard, sauf quand elle décidait qu’elle n’avait pas envie de voir la personne qui l’attendait déseperemment, quand elle décidait qu’elle avait mieux à faire. La seule fois où je l’avais attendue, c’était il y a cinq ans…j’avais déserté au bout de deux heures, et j‘avais bien fait ! Mademoiselle avait préféré roucouler avec un oiseau de passage. Mais en attendant, j’attendais. Un dernier coup d’œil à ma montre (cette fois, c’est sur, c’est le dernier). Juste pour savoir. 19h47. Je cherchai mes gants dans mon tout petit sac à mains, bien évidemment rempli de choses inutiles. Il faisait vraiment froid en ce début novembre. La neige était prévue pour la semaine suivante. On ne traînait pas en Savoie. Je réussis à me faire rire toute seule en remarquant la fumée qui sortait de ma bouche lorsque je respirais ; et je m’amusai même à placer mes doigts sur ma bouche, imitant ainsi, une jeune fumeuse, un peu maladroite. Je me souvint : j’adorais faire ça quand j’étais petite. Les voitures passaient inlassablement devant moi, c’était l’heure où le troupeau de citadins rejoignait son carré d’habitation. Et moi, j’avais toujours aussi froid, j’en avais toujours aussi marre d’attendre une pimbêche qui ne viendrait pas. Je ne savais pas si je lui en voulais, de toute façon, cela ne changerait rien. Un dernier coup d’œil à ma montre. Juste pour m’assurer qu’elle ne me rejoindrait pas. Je repris mon sac (pas le tout petit, le gros, le sac de l’étudiante) et je repartit là d’où j’étais venue. J’entendis une voix qui prononçait mon prénom. Bon, je devinai très vite que ce n’était pas celle de Léna. Non, c’est Dorien qui m’appelait. Je me retournai pour lui dire «bonsoir». Il me répondit. Je repris ma route. Mais à peine avais-je fait trois mètres qu’il me rattrapa.
-«Ca te dit un petit café ? Me demanda t’il. Je connais un bar sympa à deux rues d’ici »
Au point où j’en étais, je pouvais très bien prendre encore un peu de temps avant de rentrer chez moi. J’acceptai. Et nous partîmes. Il faisait nuit noire. J’ai toujours eu peur de la nuit. Heureusement, Dorien n’avait pas mentit et nous arrivâmes au café cinq minutes plus tard. Nous nous installâmes, en même temps que le silence qui devint très vite pesant ! Dorien commença à parler. Il utilisa des mots simples, des mots très simples, les premiers mots qu’on apprend à l’école :
«-Un chocolat chaud s’il vous plait.
-Et pour vous mademoiselle ?
-Pareil, mais avec de la chantilly
Le serveur prit la commande et s’en alla.
«-viennois» me dit Dorien
« -pardon ?
-ce que t’as pris, ça s’appelle un chocolat viennois »
Et de rire…Et malgré moi, je commençai à rire aussi. Pourtant ce n’était pas drôle.
« Qu’est ce que tu faisais toute seule tout à l’heure ? »
Non, mais de quoi il se mêlait ? Je n’avais pas à lui répondre et pourtant, je ne sais pas pourquoi, j’eus envie de lui parler. A ce garçon que je connaissais à peine, que j’avais rencontré il y a 2 mois, lorsqu’il était arrivé à la fac, l’air un peu perdu. Pourquoi je lui ferais plus confiance qu’à un autre ? Je n’en savais rien mais j’avais envie de lui parler. Envie de lui raconter.





La suite ce week end je pense....

J'aiime biien !
Mercii de nous l'avoir fait partager !
Viite viite je veux lire la suite maintenant xD

B'zOux !

Très jolie 1ère partie, on attend la suite ...

Super chouette!
Bizzz













Emmanuel tu es

Bon, je mets la suite....

. Pourquoi je lui ferais plus confiance qu’à un autre ? Je n’en savais rien mais j’avais envie de lui parler. Envie de lui raconter.
« -Je faisais rien, j’attendais, comme toujours. J’ai toujours attendu. Je passe ma vie à attendre.
-A attendre quoi ?
-Que la vie soit un peu plus belle que la veille.
-C’est de la philosophie ou c’est juste pour faire joli que tu me dis ça ?
-C’est parce que c’est la vérité.
-Alors raconte »
Je n’aimais pas sa manière d’ordonner. Mais j’avais un tel besoin de parler que je répondis, malgré moi.
-« Tous les matins, tu te lèves en espérant une seule chose : que le soir, tu puisses t’endormir en te disant que t’es plus heureux que quelques heures auparavant. Et tous les soirs, tu te couches en te disant que t’as juste perdu ta journée. Ca fait vingt et un ans que j’essaie de me lever avec le sourire, et ça fait vingt et un ans que ça ne sert à rien. Avant, je ne le savais pas. Mais t’as un jour où tout change. En général, c’est un jour où tu rentres chez toi malheureux.
-Et toi, ce jour là, tu étais malheureuse ?
-Oui, très malheureuse. C’était un malheur d’égoïste. Mon mec venait de me quitter, il m’avait préféré une fausse blonde, sourire colgate et décolleté vertigineux. Il avait fait ce que n’importe quel mec aurait fait parce que j’étais fade et puis moi, je passais mes journées dans les bouquins. A l’époque j’étais encore en première année de droit, j’étais à peine majeure, c’était il n’y a que trois ans tu vas me dire mais j’ai l’impression que ça fait une éternité. Le soir où il m’a annoncé qu’il s’en allait, je m’en souviens très bien…Mais pourquoi je te raconte tout ça ?
-Parce que je te l’ai demandé peut être ?
-Oui, peut être, mais à mon avis, tu vas très vite en avoir marre.
-Ca m’étonnerait, j’aime bien entendre ta voix…elle est douce, raconte ce que tu veux, je veux pouvoir t’entendre.
-Bon, si tu le dis. Je disais donc que je pourrais me souvenir de chaque détail de cette soirée. Il était rentré un peu plus tard que prévu, mais à la même heure que chaque soir de la semaine. Je l’attendais, assise sur le canapé. Je n’avais pas envie de passer pour la niaise qu’il connaissait. Il était à peine arrivé quand je lui ai demandé comment elle s’appelait. Et tu sais ce qu’il a fait ce con ? Il m’a répondu. Il ma dit qu’elle s’appelait Annabelle

genial

mercii

craky73 a écrit:

Tous les matins, tu te lèves en espérant une seule chose : que le soir, tu puisses t’endormir en te disant que t’es plus heureux que quelques heures auparavant. Et tous les soirs, tu te couches en te disant que t’as juste perdu ta journée. Ca fait vingt et un ans que j’essaie de me lever avec le sourire, et ça fait vingt et un ans que ça ne sert à rien. Avant, je ne le savais pas. Mais t’as un jour où tout change. En général, c’est un jour où tu rentres chez toi malheureux.

Euh, tu viens de mettre des mots, sur ce que je ressens juste actuellement ! J'adore la répartit des perso, vivement la suite !

Une petite suite encore....

Je lui ai donné son sac, en lui demandant de s’en aller. Mais j’avais oublié un petit détail insignifiant : nous étions en train de nous engueler dans son appart’ à lui. On a échangé de place, j’ai pris mon sac, et je suis partie. Je n’avais nulle part où aller. J’ai erré longtemps. J’étais un peu dans le même état que tout à l’heure, un peu sonnée. Sauf que ya trois ans, je pleurais. C’était des larmes aussi égoïstes que mon malheur. Dans la rue, j’ai vu un clochard. Il avait de vrais problèmes, lui. Mais lui, il ne pleurait pas. Alors tu penses, je me suis posé des questions
-Tu m’étonnes
-Non, en fait, jte dis ça pour la frime, j’étais dans un tel état que je ne pouvais même plus réfléchir. J’ai continué ma route. J’ai trouvé un petit hôtel. Ce n’était pas du luxe, mais il avait le mérite d’exister et de toute façon, je n’avais pas vraiment les moyens de me payer le Ritz. Je n’ai pas dormi cette nuit là. Je n’ai pas dormi les nuits qui ont suivi. En fait, je crois que pendant des mois, je n’ai pas dormi. J’ai du fermer les yeux de temps en temps, sinon, je serais morte. Mais je ne m’en souviens pas. J’ai beaucoup bu. Je suis sortie quelques soirs. Je ne revenais pas souvent seule. Entre temps, j’avais trouvé un studio de 3mètres sur 8. J’avais juste oublié que j’étais étudiante. Ca faisait trois mois que je n’étais pas retournée à la fac. Je m’en foutais complètement de toute manière. Si je n’étais même pas assez douée pour garder un mec, je pouvais toujours espérer être assez douée pour réussir professionnellement. Evidement, j’ai bien loupé mon année. Un jour, il a fallu que je me re-saisisse. Je suis retournée en cours en septembre. J’ai trouvé ça inutile. A la première disserte’ juridique, j’ai décidé que ce n’était plus pour moi. J’ai tout plaqué. Et j’ai trouvé un boulot dans un musée de chevalerie où personne ne venait. Je faisais les comptes. Alors que je suis nulle en maths. Ca m’occupait tu vas me dire. Finalement, j’ai décidé d’arrêter ça aussi. En sortant du musée, j’ai reçu un message d’Adrien, l’ancien, le con. Il voulait me revoir. Et tu t’en doutes, il m’a fait le discours de la victime. Il avait fait la pire erreur de sa vie. Je ne pouvais pas savoir à quel point il souffrait. Je me suis alors dit que non, décidemment, les erreurs ne changent pas les gens. Il était toujours aussi…
-con ?
-Exactement. Je n’ai pas répondu. Il a continué à m’envoyer des messages. C’était un supplice de faire comme si je m’en fichais. Dès que le texto s’affichait, je crevais d’envie de l’appeler, tout de suite mais je me forçais à l’ignorer. C’était devenu tellement difficile que j’ai changé de numéro. Et je ne l’ai donné qu’à trois personnes. Léna, une amie, c’est elle que j’attendais tout à l’heure, ma mère et ma sœur. Ca fait un peu court dans le répertoire. Mais je m’en fichais. Je voulais avoir la paix. J’avais réussi à économiser un peu, et comme ma mère avait incroyablement pitié de moi, elle m’a permis d’acheter un appart’, un vrai. C’était pas la joie, mais c’était vraiment mon chez moi et je m’y sentais bien. Je me sentais prête à tout recommencer, à remonter la pente… Alors j’ai essayé.

J'adore ! c'est l'anti-héroine par excellance ! Avec ses "défauts" : l'alcool, le sexe .. Mais au moins o nest plus proche de la réalité !
Tout n'est pas rose dans la vie et on s'en sors comme on peut !
C'est un schéma qu'on retrouve chez beaucoup de personne ! On plaque tout, comme si notre vie ne se définissait que par rapport à LUI ...
J'ai hâte de voir où tu vas nous mener !

Merci Joanna

Voila la suite

Je me sentais prête à tout recommencer, à remonter la pente… Alors j’ai essayé. Evidemment, j’ai pas mal galéré au début. Je suis retournée à l’université mais pas en droit. J’ai commencé l’histoire. En première année.
-L’année dernière, donc !
-Bravo ! J’avais toujours été douée pour l’histoire mais au moment de choisir, en terminale, ça ne me disait rien. L’année dernière, rien ne me disait plus, alors je pouvais bien tenter. Donc, j’ai tenté, et j’ai bien fait. J’ai commencé à sortir un peu la tête de l’eau, doucement. Ma mère pensait que c’était grâce a elle, grâce à son appart et à tout ce fric qu’elle avait gardé pour moi. Elle se gourait sur toute la ligne. Je ne l’ai pas remerciée, parce que si je l’avais remerciée pour ça, il aurait fallu que je la remercie pour tout ce qu’elle avait fait de bien pour moi dans mon enfance, et étant donné qu’elle avait fait plus de mal que de bien, je n’avais pas envie de la remercier. Moi, j’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire, d’ailleurs, c’est pour ça que j’ai quitté Adrien, sinon, je n’aurais jamais osé. Donc, j’ai commencé à aller mieux, à respirer, j’ai recommencé à dormir, à voir des amies que je n’avais pas vues depuis longtemps. Elles me demandaient toutes si ça allait bien. Moi, je leur disais que «ça » allait très bien. Ca m’énervait qu’elles ne me considèrent que comme «ça » et leur pitié m’étouffait. Donc, j’ai décidé que je ne voulais plus les revoir. Elles m’en ont voulu puis «ça » s’est tassé. Elles ont juste eu à effacer mon numéro de leur répertoire, qui n’était même plus le mien puisque comme je te l’ai dit, j’avais changé. Elles pensaient que ça leur ferait du bien. Elles ont du oublier mon nom. Je n’étais pas très importante pour elles. Je n’étais juste qu’un cadeau de plus le jour de leur anniversaire. Ce n’est pas «ça» qui allait changer leur vie à ces gosses de riches.
-Elles étaient vraiment riches ?
-Ah oui ! C’était une bande de pétasses qui reçoivent environ 30€ d’argent de poche par semaine. 15€ de leur mère qui essayait de se faire pardonner d’avoir virer leur père et 15€ du dit père pour se donner bonne conscience à la messe du dimanche matin. Elles ont été élevées avec ça. Monsieur était PDG, directeur de marque, y’avait même un joueur de foot. Madame était femmes aimées par procuration jusqu’à ce que Monsieur se procure une Mademoiselle. Et derrière tout ça, y’avait leur fille, qui savait pertinemment qu’elle deviendrait comme la pauvre Madame alors qui tentaient de profiter de leur «jeunesse». Elles en ont tellement profité qu’elles m’ont soulé. Donc, je ne les ai plus revues. Je suis sure qu’Adrien, lui, il les voit encore. Elles l’aimaient bien. C’est pour ça qu’elles mont soulé. En me demandant si «ça» allait bien, puisqu’elles jubilaient de ce qui été arrivé. Ca les arrange bien au fond que j’ai disparu de la circulation.
-Mais, Chambéry, ce n’est pas grand, tu ne les as pas recroisées ?
-Tu penses, entre celles qui sont en HEC à Lyon, celles qui font l’aller-retour Chambéry Milan tous les jours pour rejoindre l’école de stylisme, et celles qui sont en jacuzzi chez elles, on ne les voit plus dans la ville. Moi, en intégrant la fac, j’ai choisi la voie de la misère d’après elles. M’en fiche. Au point où j’en suis.

J'ai toujours du mal à savoir où ça va la mener tout ça exactement ! Retournement de situation ou pas ??
A suivre donc !! ( au plus vite j'entends ! )

Voila la suite encore....

-Et il fait quoi Adrien ?
-Aux dernières nouvelles, il était en école d’ingénieur, futur pilote d’avion, il disait qu’il m’emmènerait faire le tour du monde, que nos enfants naîtraient à Sydney, Katmandou et Rio. Et moi, comme une conne, je le croyais. Je suis sure qu’il réalisera ses rêves, il est très fort. Mais ses enfants, si tu veux mon avis, ils naîtront à La Tronche ou à Aix, comme nous. Tout le monde sait bien qu’une femme enceinte, ça ne prend pas l’avion. Il est parfait adrien. Mais il n’est pas très lucide. Et puis il est con. En plus. J’ai longtemps essayé de croire le contraire mais tu vois, il n’a pas pu le cacher très longtemps. Maintenant que je le sais, je ne peux rien faire. Il est plus à moi, et je n’ai aucune envie qu’il le soit à nouveau. Tout ce que je lui souhaite, c'est de faire ce dont il a toujours rêvé, puis si son Boeing s’écrase, j’irai l’enterrer et peut-être même que je pleurerai. J’ai beaucoup voulu qu’il lui arrive du mal, quelque chose de grave, puis je me suis rendue compte que ça ne servait à rien de souhaiter le malheur des gens. Puis tu veux les voir crever, plus ils sont heureux. Et plus ils sont heureux, plus tu pleures. Alors tu les laisses vivre et tant pis s’ils sourient plus que toi.
- Donc t’es vraiment passée à autre chose ?
- On peut dire ça comme ça… La souffrance reste toujours mais elle finit par se tasser sous les problèmes quotidiens. Et ça devient un jeu. Combien de temps vais-je passer sans y penser ? Puis finalement, ça ne dépasse jamais les deux jours. Parce que la souffrance a beau être tassée, elle est là. Et la souffrance est perfide. La souffrance prend un malin plaisir à te rappeler sa présence. Donc quand elle t’appelle doucement, tu fais comme si tu l’entendais pas, tu penses à quelque chose de plus fort, tu cries pour couvrir le bruit trop fort du mal. Et tu continues à vivre. Et c’est comme ça que tu peux dire aux gens que t’es passée à autre chose. Toi-même, en fait, tu ne sais même pas ce qu’il en est. Mais les gens ont besoin d’être rassurés.
- Comme quoi, ça prouve qu’ils tiennent à toi.
- Oh ! Non, pas forcément, c’est pas pour toi qu’ils s’inquiètent. Non, ils ont besoin d’être surs que tu souffres moins qu’eux parce que si tu souffrais plus, on leur accorderait moins d’importance. Ca marche comme ça. Plus t’as de galères, plus on s’intéresse à toi. Comme ton seul rêve, c’est d’être au centre des conversations, tu t’inventes des problèmes. Ou alors t’inventes pas, mais si t’es vraiment mal, tu t’en fous que les gens pleurent avec toi. Ca t’agace même cette fausse pitié. Les faux dévots, c’est dépassé ! »



Le prochain coup, c'est la fin !!

Voila la fin ! c'est moins long que les autres extraits .... mais bon, c'est la fin !

. Les faux dévots, c’est dépassé ! »
Il ne répondit rien, se sentant peut-être visé. Je lui souris. Histoire qu’il comprenne qu’il ne doit pas sentir concerné. Il me sourit. Il a compris. Un coup d’œil à ma montre. 20h58. C’est l’heure. J’entre dans les toilettes, j’en ressors et remets du blush sur mes joues. Je me remets à table. Dorien me propose un bout de gâteau que j’accepte. Mais la discussion ne reprenait pas. Il me regardait, et moi je détournais les yeux. Très drôle comme jeu. Cela dura dix minutes. Puis je me levai en déclarant que je rentrais, ce qui n’avait pas l’air de l’enchanter.
«On se revoit demain, alors. » C’est tout ce que j’ai réussi à dire
- Ouais, pas de soucis. Amphi 7 à 10h. Je te garde une place.
- Ca me va
J’attrapai mes deux sacs et tourna les talons. Au moment de passer sous l’embrasure de la porte, je regardai derrière moi. Dorien regardait la table. Il leva les yeux puis ce fut moi qu’il regarda, l’air effaré. Il me cria : «Menteuse». Il avait compris. Compris que la souffrance a beau être tassée, elle est là. Compris que la souffrance est perfide. Compris que la souffrance prend un malin plaisir à nous rappeler sa présence. Compris que quand elle nous appelle doucement, on fait comme si on ne l’entendait pas. Compris que on pense à quelque chose de plus fort, qu’on crie pour couvrir le bruit trop fort du mal. Et compris comment je criais. En vingt secondes, il avait compris ce que personne d’autre n’avait vu en un an. Il ne me courra pas après. Il ne chercha pas à me rattraper. Il avait essayé il y a une heure et demie, il avait cru gagner. Il a compris qu’il avait perdu. Je ne suis pas rattrapable. Alors il resta à table et mangea le bout de gâteau que je n’avais pas mangé. Et il comprit que le goût de chocolat qu’il sentait, ça faisait un an que je ne l’avais pas senti, ou si peu.